Faudel
A 28 ans, Faudel sort un quatrième album estampillé "autobiographique" par sa maison de disques. Sans surprise ni grande originalité, il y chante en français ses racines algériennes et son attachement à la France qui l’a vu naître.
Mundial Corrida
A 28 ans, Faudel sort un quatrième album estampillé "autobiographique" par sa maison de disques. Sans surprise ni grande originalité, il y chante en français ses racines algériennes et son attachement à la France qui l’a vu naître.
A l’écoute du nouvel opus de Faudel, une évidence s’impose : le jeune interprète a pris un tel virage musical qu’il pourrait bien perdre son joli titre de “Petit Prince du raï”. Sur les onze pistes de Mundial Corrida, les sonorités algériennes qui ont fait son succès sont réduites à peau de chagrin. Faudel a bien ici et là quelques vibratos plaintifs dans la voix - typiques de la musique raï traditionnelle - accompagnés de derbouka et de tambour bendir (Elles s’envolent). Il glisse même sur certains titres deux ou trois mots d’arabe (Si on m’avait dit). Mais le résultat sonne bien lisse et standardisé comparé à l’ensoleillé Tellement N’brick de 1997 !
La collaboration avec Pascal Obispo (qui a écrit la musique de Mundial Corrida et d’Aya) et ses proches y est-elle pour quelque chose ? Toujours est-il que sur cette galette, Faudel perd quelque peu de sa belle énergie. Sombrant pleinement dans une gentille variété aux paroles ingénues, signées Frédéric Lebovici : “Dis-leur qu’ils pleurent / Qu’ils meurent de joie / Que l’on ne vit qu’une fois / Même si aimer ici / C’est souffrir cent fois” sur Dis-leur qu’ils aiment. Les sentiments bon marché et la nostalgie toute faite ne sont jamais très loin…
On ne peut toutefois reprocher à Faudel de renier les thèmes qui lui sont chers : le communautarisme, l’amour, la famille, l’Algérie… Mundial Corrida décrit bien l’identité du chanteur (“Thé à la menthe à Mantes la ville / Un accordéon de Belleville / Gitanes, guitare, Alger sur Seine / C’est tout ça qui coule dans mes veines”), tout en défendant la notion de fraternité vantée “au fronton des mairies”.
Il y a donc du bon et du mauvais sur ce quatrième opus. Du surprenant même, avec les arrangements de Frédéric Chateau, qui plaque une intro à la Daft Punk sur Alger USA et un air de zouk sur Nos Racines ! Quant au dansant titre Aya - duo entre Sarah (du groupe Pequenos) et Faudel - il aurait fait un bon tube de l’été si le disque était sorti plus tôt !
Faudel Mundial Corrida (Mercury/Universal) 2006