Smooth

Combo nantais, Smooth creuse le beat à la racine. Très pop dans son approche de la musique, ce trio cultive un son aux tonalités jazzy-funk et électro affirmées. The Endless Rise of The Sun, leur deuxième album, annonce une nouvelle tournée. Un bon gros plan(t) nantais à déguster bien frais.

The Endless Rise of The Sun

Combo nantais, Smooth creuse le beat à la racine. Très pop dans son approche de la musique, ce trio cultive un son aux tonalités jazzy-funk et électro affirmées. The Endless Rise of The Sun, leur deuxième album, annonce une nouvelle tournée. Un bon gros plan(t) nantais à déguster bien frais.

"Smooth, c’est un trio acoustique sur lequel se greffent des samples enregistrés en studio" synthétise en une phrase Nicolas Berrivin, le bassiste de la formation. Ainsi résumée, la démarche peut sembler quelque peu préfabriquée. Il n'en est rien d'autant que si l'on écoute successivement leur premier maxi cinq titres paru fin 2002 et les deux opus qui ont suivi (Electro Soul en 2003 et The Endless Rise of The Sun qui arrive tout juste en bac), on est obligé de noter les avancées du trio, l’affirmation d'une patte entre pop, jazz et électro.

Un son bien rodé

Sur leur premier cinq titres comme sur Electro Soul, on découvre une mixture fidèle à l’objectif fixé par l’intitulé presque redondant de l’album. "Electro Soul", pour ne pas dire "electro jazz sur beat hip-hop souple". Honnêtes mais sans grande envolée fulminante, ces premiers travaux leur ouvrirent tout de même les portes de la reconnaissance et surtout celles des salles de concert.

Sur la route, tant en Europe que sur le sol des trois Amériques dans un jeu de saute-mouton entre 11 pays, ils ont su trouver leur langage, signer le son de leur griffe. "Sur scène, c’est un show hybride, entre le concert de jazz classique et le live électro. Nous avons par exemple chacun nos machines" ajoute Nicolas, qui a opéré avec ses compères de Smooth en première partie d’Erik Truffaz, d’Amp Fiddler et même sur la scène de l’Olympia avant Sinclair, le fou de funk et boss de MiniStrong, le label qui les a signés.

Enregistrée au printemps après une longue maturation à leur studio-maison, cette douzaine de titres a été mixée cet été avec le soutien de Florian Chauvet, leur ingénieur du son. "Ça nous a permis de faire une bonne pause, de prendre du recul" commente-t-il. "Certains trucs qui coinçaient ont trouvé leur solution très simplement. Le temps crée une distance."

Yann Tiersen ou Sinclair en invités

"N’use pas de la voix pour parler de toi, va vers elle à l’inouï de ce qui demeure évanoui en toi…" récite en ouverture d’album, sur quelques notes d’orgue, une voix qui n’est pas sans rappeler celle, solennelle et proche à la fois, d’un Michel Bouquet. "C’est Alain Chauvet, un poète, philosophe et peintre. Il y a une vraie poésie dans son flow. C’est quelqu’un qui n’utilise que des mots simples et précis mais en quatre phrases, il te donne à réfléchir pour quatre nuits", commente le bassiste. Titre d’introduction, Leni Awakes se démarque un peu du reste de l’album aux sonorités plus funky, plus hip-hop ou tout simplement plus pop. "C’est un album très varié à l’image de la diversité de nos influences. On est aussi fan de Stevie Wonder que des Beatles. Qui plus est, chacun a ses propres goûts. David est fan des Doors, moi de certains titres de Pink Floyd" nuance Nicolas.

Quelques invités (Yann Tiersen, Sinclair, Shabbaz et DJ Pfel, DJ Elveeda) viennent gonfler l’effectif.  "David, le chanteur du groupe, a été il y a 5 ans le régisseur d’une tournée de Yann Tiersen" explique Nicolas. "Par l’intermédiaire de son manager, on lui a demandé s’il voulait bien arranger un de nos titres (The Sun). Il nous a littéralement surpris en nous présentant un visage auquel on ne s’attendait pas, une sorte de Tiersen futuriste nourri de gros sons électro saturés aux antipodes de l’univers dans lequel on a l’habitude de le voir évoluer."

Pour ce qui est de la participation de Sinclair, Nicolas s’avoue admiratif de la technique vocale du funker hexagonal : "Il faut chanter grave, faut pas se mentir, pour faire ce qu’il a fait sur What will you do." Dans un autre registre, Shabbaz, collectif nantais de hip-hop réunissant Moussa, Massaï et Adja, joue sur un registre plus “smooth” que Smooth (Midnight Love), accompagné aux platines par DJ Pfel, qui fut en 2005 avec son collectif C2C (Coup de Crosse) vice champion du monde DMC. Dernier invité, Elveeda, nantais installé dans la capitale et DJ de son état "a réalisé la vibe de la batterie, le beat du 'This Shit is wild'."

Dès la mi-octobre, Smooth reprendra la route dans l’Hexagone ainsi qu’en Allemagne, en Italie, en Espagne et même au Canada. Sur une dizaine de dates, ils partageront l’affiche avec leur mentor Sinclair dont un Zénith de Paris le 28 mars prochain. "D’ici là, on aura déjà lancé le 3e album" pronostique, presque impatient, Nicolas.

Smooth The Endless Rise of The Sun (Ministrong/Wagram) 2006
En concert à la Maroquinerie (Paris) le 8 novembre et en tournée en France