Sélection FAIR 2007

Anaïs, Cali ou Faudel s’en souviennent encore. Plus qu’un simple tremplin, l’association le FAIR se positionne en incubateur de jeunes talents. Un accompagnement bien venu pour Katel tout juste signée, Stuck in the Sound qui défend son premier disque ou Wax Tailor qui prépare le deuxième.

15 artistes épaulés pendant un an

Anaïs, Cali ou Faudel s’en souviennent encore. Plus qu’un simple tremplin, l’association le FAIR se positionne en incubateur de jeunes talents. Un accompagnement bien venu pour Katel tout juste signée, Stuck in the Sound qui défend son premier disque ou Wax Tailor qui prépare le deuxième.

Pour Katel, tout s’est accéléré en moins d’un an. Novembre 2005, la Caennaise rencontre Yann Tiersen, qui lui propose d’assurer quelques premières parties. Olympic Disk, le label de Dominique A, la remarque alors et la signe en mai 2006. Un album 8 titres est commercialisé fin septembre, juste après la sélection du FAIR. Conte de fée moderne ? Non, fruit d’une très longue maturation. Katel faisait déjà parler d’elle à la fin des années 1990 au sein du groupe Dun Leia. Après la séparation de cette formation, elle s’isole pendant un an et demi, chez elle, et compose un nouveau répertoire. Des titres qu’elle expérimentera seule en acoustique, en groupe en électrique avant de repartir en solo : "Je suis vraiment revenue à l’essentiel de ce qu’est chaque chanson, confie Katel. Maintenant que tout est précis dans ma tête, je recommence à travailler avec un groupe."

Raides à la ville, ce premier 8 titres, résume ce parcours. Un disque dense où s’entremêlent rock abrasif (Le Voyage Impossible), pop glaciale (One Day) et mélodies imparables (Les Vautours). Katel interprète des textes poétiques au sens assez abstrait. Un parti pris déterminé de la chanteuse : "Je n’ai pas envie de m’adresser directement au public. Je veux me déplacer dans l’écriture poétique et donner l’envie au public de me suivre au même endroit." Katel prévoit un véritable album début 2008. En attendant, elle compte bénéficier des conseils du FAIR "des gens qui connaissent très bien le monde de la musique". Elle profitera de sa bourse pour reprendre des cours de chant, son péché mignon : "C’est quelque chose que j’aime vraiment faire : continuer à apprendre."

Stuck in the Sound, à faire pâlir les Anglais

C’est presque trop beau pour être crédible. Les quatre membres de Stuck in the Sound se seraient rencontrés lors d’une fête en convoitant la même demoiselle. Tous éconduits, ils se retrouvent, bredouilles, en fin de soirée et décident de monter un groupe. Côté musique, ça sonne aussi presque trop bien pour être vrai. Nevermind the living dead, premier album du quartet, regorge de tubes à en faire verdir de rage nos voisins anglais. Avec leurs poses post-adolescentes, les Parisiens proposent un rock aux accents lyriques à mille lieux des canons actuels en vogue chez les groupes en The ...

Influences punk pour le batteur, rock rétro pour le bassiste et rocks eighties pour les deux autres, une rencontre qui tient autant de Muse, Mars Volta ou des Pixies. On vibre sans retenue sur les refrains (un brin grandiloquents) de Toy Boy et Delicious Dog. La complémentarité guitare-voix impressionne sur le titre Nevermind the living dead. Le clin d’œil aux Residents dans It’s (Friday) achève de forcer le respect. Avec l’aide du FAIR, Stuck in the Sound ne devrait pas rester très longtemps collé dans le registre des jeunes prétendants.

Wax Tailor fédérateur

Nombres d’artistes ont dû postuler plusieurs années de suite avant d’être retenus par le FAIR. Il aura suffit d’une fois pour Wax Tailor, projet porté par Jean-Christophe, rappeur et compositeur depuis plus de dix ans. Outsider de l’année, il a étonné les sceptiques avec le succès de son premier album Tales of the Forgotten Melodies. Un disque déjà vendu à 25000 exemplaires en France et maintenant distribué dans le monde entier. "La sortie était assez casse gueule, se souvient l’artiste. J’avais les fesses  entre deux chaises, entre hip hop et électro. Les professionnels n’y croyaient pas... Mais les mêmes sont revenus quelques mois plus tard en m’assurant que mon succès était prévisible puisque ma musique était fédératrice !"

Trip-hop, soul, funk, Wax Tailor creuse le filon découvert il y a dix ans par Portishead ou Morcheeba. Jean-Christophe préfère l’étiquette de nostalgique à celle de passéiste. Son érudition force d’ailleurs le respect, notamment sur le titre Where’s my heart at, véritable encyclopédie de la musique soul de 1970 à nos jours. Samplant a minima, Wax Tailor travaille les textures, peaufine les mélodies et les ambiances pour délivrer de petits bijoux tel Our Dance, titre phare du disque.

La grande satisfaction de Jean-Christophe, c’est d’avoir réussit tout ça, tout seul, en autoproduit. Son côté David contre Goliath. Grâce à la sélection 2007, il espère maintenant pouvoir toucher plus facilement les programmateurs de salle, "majoritairement rock". Submergé par les tâches de gestion, il compte aussi sur le FAIR pour l’aider à sortir la tête de l’eau, en le conseillant, par exemple sur les différents contrats possibles avec une maison de disques. Le deuxième album de Wax Tailor est annoncé pour mars 2007.

Compilation FAIR 2007 disponible sur www.lefair.org