Louise Attaque remixe Bercy
En 2005, Louise Attaque débutait sa tournée des retrouvailles avec La Nuit parisienne, concert convivial au Grand Rex. Un an et demi plus tard, la deuxième édition devient festival avec pour cadre l’immense salle de Bercy. Une salle pleine à craquer pour accueillir 9 groupes avec entre autres, les Violent femmes, les Têtes Raides ou Herman Düne. Voyage au bout de la nuit.
Succès du festival Nuit Parisienne 2
En 2005, Louise Attaque débutait sa tournée des retrouvailles avec La Nuit parisienne, concert convivial au Grand Rex. Un an et demi plus tard, la deuxième édition devient festival avec pour cadre l’immense salle de Bercy. Une salle pleine à craquer pour accueillir 9 groupes avec entre autres, les Violent femmes, les Têtes Raides ou Herman Düne. Voyage au bout de la nuit.
Sus aux VIP ! Habituellement dans les concerts, ils vous snobent, hautains, en entrant sans faire la queue. A la Nuit parisienne 2 , il y a une justice ! Ceux qui ont dûment payé leur place ont un boulevard pour investir la salle. Les invités, eux, patientent dans une longue file d’attente. Ils ne verront donc pas Têtard, jeune pousse épaulée par Louise Attaque. Ni même ESG, fleuron de la scène indie new-yorkaise. Mythique comme tous les groupes qui ont plus de 20 ans d’âge. Tout juste entendront-t-il les dernières mesures des Violent Femmes, autre formation référence. Avec ces Américains jamais le folk n’a autant sonné punk ! Que ce soit version rock ou polka, des hymnes comme Kiss Of ou Jesus walking on the water font mouche même chez un public largement néophyte.
"C’est une inspiration très forte pour nous, confiait dans l’après-midi, Arnaud, violon de Louise Attaque. Gordon Gano, le chanteur du groupe, a produit nos deux premiers albums. Depuis c’est devenu un ami. On n’avait encore jamais partagé la même scène. Ce soir, c’était l’occasion rêvée."
Quand les Parisiens invitent, ils ne comptent pas. Le plaisir avant tout, comme le confirme Arnaud : "Pour nous l’objectif n’est pas de remplir le Palais Omnisport de Paris Bercy mais de faire découvrir des artistes sur lesquels on a flashé." Le résultat est sans appel. L’affluence ferait pâlir les grosses pointures anglo-saxonnes, habituées des lieux.
Du vrai concert de rock
Dans un festival de Louise Attaque, les noms des quatre scènes ont des airs de chanson : Sean Penn, Robert Mitchum… Sur la Jean Sebberg, ça sent le Lou Reed qui se serait enfin détendu. Avec son dernier album Giant, Herman Düne est la sensation néo-folk de la rentrée. 16 pistes de langueur douce-amère. La formation anglo-suédoise mais parlant français comme vous et moi, affronte sans faille la scène. Sans surjouer, le chanteur, genre hippie classe, impose naturellement son timbre de voix traînant. Pas plat, planant.
Marque de soda, pompom girl, course de stock car, sur les (petits mais omniprésents) écrans télévisés du hall, les messages publicitaires défilent. Personne n’y prend garde, Louise Attaque arrive sur scène. Touches dub, beat électro, les quatre musiciens s’échappent du carcan chanson folk dans lequel on ne peut plus totalement les enfermer. La traversée du désert, Tu dis rien, Savoir, ces titres plutôt calmes prennent même des accents franchement rock en concert. Le groupe connaît aussi ses classiques. Deux notes au violon, le public entre en transe : J’t’emmène au vent. Les premiers rangs pogotent, la salle s’époumone. Ton invitation, puis Léa, enfoncent le clou. Sur les gradins, un spectateur s’en tape la tête de plaisir. Lancé depuis la foule, un soutien-gorge atterrit sur scène. Autant de preuve qu’il s’agit bien là d’un concert de rock ! Les quatre musiciens calment le jeu sur la fin. Avec Java, son piano et ses murmures entêtant. Les lumières s’éteignent.
Avec des morceaux d’électro
"Ce soir Bercy est une discothèque ! " Dj Zebra est au platine. Sa spécialité : le bootleg, il prend la musique d’une chanson et la mixe avec le chant d’une autre. Ce soir, application concrète en direct avec Gaetan et consorts. Louise Attaque se cale sur des morceaux des White Stripes, Fat Boy Slim ou Daft Punk et rejoue son propre répertoire. Furie garantie.
Le problème des nuits parisiennes, c’est qu’elle se terminent toujours aux abords de minuit, passage du dernier métro oblige. Bercy se vide pendant qu’une tribu de slammeurs assure le changement de plateau. Mots très durs, volontairement choquants, la prestation des poètes urbains divise l’assistance. On applaudit autant qu’on siffle.
Les Têtes Raides, vous pouvez les avoir vus quinze fois en concert, la seizième n’en est que meilleur. D’autant que le groupe ne se laisse pas démonter par cette grande salle quasiment désertée (même s’il reste encore, à vu de nez, plus de deux mille personnes !). Christian Olivier entame Fragile, remonté à bloc. Le groupe se défoule ensuite dans un pot-pourri hautement réjouissant. Des deux côtés de la fosse, on semble prêt à savourer ce moment singulier toute la nuit. Premier d’une nouvelle série ? Louise Attaque prévoit déjà une troisième édition de son festival. Toujours dans Paris, mais peut-être cette fois-ci dans plusieurs lieux. En attendant, leur tournée tout juste terminée, ils repartent en studio. Arnaud l’avoue, ils sont tous impatients de composer.