Biréli Lagrène
L’hommage au maître (WDR Big Band - Djangology) et la quête de soi (Solo - To Bi Or Not To Bi) : le double album symbolise l’épopée musicale de Biréli Lagrène, disciple indiscipliné, forcément lié à Django, donc forcément toujours libre. Deux lignes de vie pour deux albums aux formats opposés, le premier en big band, le second en solo.
WDR Big Band - Solo
L’hommage au maître (WDR Big Band - Djangology) et la quête de soi (Solo - To Bi Or Not To Bi) : le double album symbolise l’épopée musicale de Biréli Lagrène, disciple indiscipliné, forcément lié à Django, donc forcément toujours libre. Deux lignes de vie pour deux albums aux formats opposés, le premier en big band, le second en solo.
L’ombre du mentor, omniprésente, s’inscrit en parallèle à l’affirmation d’un guitariste novateur, explorateur d’accords et de notes inattendues. Djangology, de facture classique (swing suranné, chants de crooners) n’est autre qu’un exercice de style réussi, joué à la perfection par le WDR Big Band, écrin luxueux aux doigts virtuoses de Biréli. Une célébration agréable, mais sans surprise.
Tout autre est To Bi Or Not To Bi, succession de pièces intimistes et attachantes, captées sur le vif du live, qui construisent le puzzle du guitariste. Sens du voyage : de Deauville (Deauville en ville) à Madras (Madras Express) et Londres, l’art du manouche vagabonde, nomadisme musical. Surtout, To Bi Or Not To Bi collecte les facettes musicales de Biréli : du jazz manouche, du jazz fusion, du classique. Facettes dont il joue sans sombrer dans la facilité, mais avec beaucoup d’humour : citations de rock et de cartoons, pastiches de musique chinoise, cadences parfaites empruntées à Bach. Biréli se balade, doué d’un vrai sens du jeu et d’un amour de l’instrument dont il exploite toutes les possibilités. Au détour des improvisations se lève l’unité : un art méditatif et souvent poétique, subtil, sensible et surprenant, dans lequel les rythmes les plus enlevés côtoient des tempos souples, des accents rageurs, les notes les plus tendres.
Nourri par Django, après des échappées auprès de Jaco Pastorius, John MacLaughlin ou encore Stéphane Grapelli, Biréli Lagrène était revenu en 2000 à ses premières amours avec Gipsy Project. Aujourd’hui, à quarante ans, il signe un opus de la maturité, bilan de presque trente ans de carrière, qui de Django à Django, redéfinit Biréli. Happy BI-rthday !
Biréli Lagrène WDR Big Band - Solo (Francis Dreyfus Music) 2006