L'envol d'Eric Legnini

Big Boogaloo

Après Miss Soul, Eric Legnini signe avec Big Boogaloo son deuxième album. Le swing y est toujours aussi festif et funky. Signe que le trio qu'il mène d'une main de maître fait preuve d’une belle générosité.

Le nom d’Eric Legnini a longtemps figuré en petits caractères sur les pochettes d’albums. Une taille de lettres attribuée à ceux qui accompagnent le leader. Depuis la révélation de Miss Soul, il y a un an, ce pianiste d’origine belge a renversé la vapeur.

Après de fidèles collaborations aux côtés de Stefano di Battista, Flavio Boltro mais aussi Claude Nougaro et Henri Salvador, Eric Legnini a bel et bien pris son envol. Auteur de mélodies bien ficelées, il tient solidement les rênes d’un trio explosif, nourri au groove d’Horace Silver.

Big Boogaloo est un hommage au chanteur de soul Les McCann. Avec le toucher millimétré du batteur tout-terrain Franck Agulhon et le ronron lourd et incisif de Rosario Bonaccorso ou de Mathias Allamane à la contrebasse, difficile de ne pas être dans le vif du sujet. Le trio fait dans la concision. Les thèmes sont en général courts mais la puissance de jeu, elle, est maximale. Un halo de groove plane au dessus de chacun des douze morceaux de l’album. De quoi vous faire naturellement taper du pied.

Dans cet univers musical vif et débridé, Eric Legnini exulte. Le ton est juste, sans impairs : la croche d’avance sur des thèmes rapides comme Funky Dilla et la retenue mesurée sur des ballades langoureuses comme sur Goin’ Out Of My Heart. Et, pour ouvrir le champ des possibles, la présence du trompettiste Stéphane Belmondo et du saxophoniste Julien Lourau - invités sur  plusieurs morceaux - décuple la qualité du jeu de l’ensemble. Pas de doute, Eric Légnini est devenu un véritable leader.

Eric Legnini Big Boogaloo (Label Bleu) 2007
En concert le 31 janvier au New Morning, à Paris et en tournée ensuite.