Marvellous Pig Noise

Par amour du blues…

Marvellous Pig Noise… Un drôle de nom qui posent bien des interrogations sur le genre de musique proposée : rock, pop, variété ? Rien de tout ça, les Marvellous Pig Noise tirent leur nom d’un petit ampli pour guitare qu’utilisent les musiciens et les bluesmen. C’est donc bel et bien du blues que nous proposent les cinq membres du groupe, du bon vieux blues de la Nouvelle-Orléans, accommodé à la sauce de Montpellier, leur ville d’origine.

Dix ans déjà que les Marvellous Pig Noise ont su se faire un nom parmi les initiés. Fondé en 1996, le groupe a depuis beaucoup évolué. Mais ses deux membres fondateurs, Jérôme Dufour et Pierre Citerne, continuent toujours à défendre l’âme du blues. De passage à Paris, le chanteur Pierre Citerne nous a raconté l’aventure Marvellous Pig Noise, une aventure qui aurait pu ne jamais exister. "Je suis tombé dans le blues quand j’étais petit, à l’insu de mon propre gré, ironise-t-il. Mon père était passionné par cette musique, ça faisait donc partie de ma culture familiale".

Pourtant, Pierre Citerne ne se lance pas tout de suite dans la musique. Il monte quelques groupes de blues mais poursuit ses études d’architecture et exerce différents petits boulots : "Je suis monté à Paris, j’ai fait du marketing téléphonique, j’ai été répartiteur dans un club de tennis, j’ai même fait un stage comme technicien son à Radio France, se rappelle-t-il. Mais c’est en revenant à Montpellier que j’ai vraiment eu envie de monter un groupe et de faire ça sérieusement". Il forme alors son premier groupe sérieux, Orange Blues et rencontre Jérôme Dufour, l’autre pilier des Marvellous Pig Noise.

Le concept Marvellous Pig Noise

"Tous les deux, nous avons décidé d’un concept Marvellous Pig Noise, raconte-t-il. C’était simple : tous nos membres devaient être musiciens mais aussi chanteurs. Pas forcément des chanteurs lead, mais ils devaient au moins être capable de chanter dans les chœurs".

Les Marvellous Pig Noise ne se contentent donc pas de jouer du blues, ils y mélangent aussi des chœurs, façon gospel : "Notre identité est fondée là-dessus : si on abandonnait les chœurs, ce ne serait plus le même groupe. Le blues et le gospel, c’est le mélange diable et dieu en quelque sorte… " Blues et gospel, deux musiques typiquement américaines, bien loin de notre belle vieille chanson française. D’ailleurs, pour Pierre Citerne, le blues français n’existe pas. Il y a un rock français dit-il, comme celui de Téléphone, mais le blues vient bien d’Amérique : "Il suffit d’aller à la Nouvelle-Orléans. Là-bas, les enfants font de la musique depuis qu’ils sont tout petits. A 6 ou 7 ans, Ils groovent déjà, c’est incroyable. En France, on n’a pas ça. Quand un Français tape dans ses mains, il ne swingue pas et ne tape jamais au bon endroit. En Louisiane, ce n’est pas le cas".

Drôles de Mammifères

Pierre Citerne regrette d’ailleurs qu’on ne parle que si rarement de la Louisiane en France, alors que cette terre a été si proche de nous : "Le blues, la soul, le funk ou le gospel sont nés là-bas. C’est dommage que cette musique si riche ne soit pas plus défendue. Les émissions comme la Star Academy ne me gène pas, je regarde même Pop Star sur M6. Ce qui me dérange, c’est qu’il n’y ait rien d’autres. Il pourrait y avoir de superbes émissions sur la musique américaine, la soul ou le gospel".

Des émissions dans lesquelles on apprendrait peut-être que le blues n’est pas forcément synonyme de spleen et tristesse : "Le blues n’est pas fait pour s’apitoyer sur son sort, tient à préciser Pierre Citerne. Il nous dit plutôt : 'j’existe avec ma souffrance, j’en témoigne et ça me permet d’aller mieux'. Le blues, c’est la transformation du plomb en or". Et il suffit d’écouter leur nouvel album, Drôles de mammifères, pour s’en rendre compte. Un album qui regroupe 12 titres joyeux et lumineux. Cette énergie, on la retrouve également sur scène. Le 17 mars, le groupe donnait un concert explosif au New Morning à Paris.

Marvellous Pig Noise est un groupe à ne pas manquer car c’est sur scène que toutes leurs compositions prennent leur sens. L’ambiance est électrique, les cinq musiciens s’éclatent et on partage immédiatement leur bonne humeur. Sur scène, les titres s’enchaînent et les instruments se succèdent : Pierre Citerne troque sa guitare pour un harmonica, Mike Lattrel (connu pour ses collaborations avec Popa Chubby) abandonne quelque temps son orgue pour une mandoline. Si Pierre Citerne assure la majorité des parties vocales, tout le monde a le droit de pousser la chansonnette. Les mélodies ensoleillées nous font découvrir et parcourir la Louisiane, pour un peu, on s’y croirait. Pourtant, quand la musique s’arrête, quand ce blues qui nous tient depuis déjà un bon moment ne résonne plus, ce sont bien les rues parisiennes que l’on retrouve. Dommage, on aurait bien voulu en savoir un peu plus…

Concerts :
23/03 Le Tatry, Bordeaux
28-31/03 Festival d’Amiens
7/04 Cargo de Nuit, Arles
14/04 Violondingue, Ardennes
7/05 Mairie de Florac
28/06 Sur la route de Tullins, Tullins
29/06 Jazz au Palais 2007, Le Grand Serre