Primavera sound festival 2007

Succès complet pour le festival Primavera sound qui a eut lieu du 31 mai au 3 juin à Barcelone, avec quelques 15.000 visiteurs par jour, venus assister à plus de 125 concerts répartis sur cinq scènes installées au bord de la mer. L’occasion d’entendre de très nombreuses vedettes, mais aussi de découvrir de jeunes groupes comme Malajube, le groupe pop rock québécois, actuellement en tournée mondiale.

Malajube clôture le festival

Succès complet pour le festival Primavera sound qui a eut lieu du 31 mai au 3 juin à Barcelone, avec quelques 15.000 visiteurs par jour, venus assister à plus de 125 concerts répartis sur cinq scènes installées au bord de la mer. L’occasion d’entendre de très nombreuses vedettes, mais aussi de découvrir de jeunes groupes comme Malajube, le groupe pop rock québécois, actuellement en tournée mondiale.

Le festival Primavera sound, plus éclectique que jamais, a réuni cette année dans une ambiance bon enfant une quantité de célébrités telles que Patti Smith, The White Stripes ou Sonic Youth pour le rock et DJ Hell, David Caretta ou Luke Slater pour les musiques électroniques. On pouvait aussi y découvrir de nombreux jeunes artistes talentueux tels que les Anglais Hot Chip, les Américains The Battles, le DJ français Playpaul ou encore le groupe québécois Malajube, qui avait l’honneur de clôturer le festival. Ce dernier groupe constitué de cinq jeunes Montréalais connaît une carrière fulgurante : en trois ans, il est devenu le premier groupe québécois francophone à s’exporter dans le monde entier.

Dans une salle Apolo remplie à craquer, les Malajube ont commencé leur concert avec leur succès pop du moment, Montréal –40, sans doute pour mettre le public en confiance avant de lui livrer une musique plus chargée, plus saturée, faite de guitares tonitruantes et de synthétiseurs aux mélodies parfois mélancoliques. Un concert éclectique et musicalement solide, aux accents encore underground : les Malajube se cachent encore un peu trop de leur public et n’ont pas encore eu le temps de développer un vrai spectacle, ce qui ne devrait être qu’une question de temps.

Ce qui est sûr, c’est que le public a apprécié, et ce alors que l’intégralité des textes de Malajube est en français. Comment un groupe francophone s’impose-t-il ainsi sur le marché international de la musique ? C’est Francis Mineau, le batteur du groupe, qui parle : "il faut avant tout la volonté, il faut être prêt à le faire et nous le sommes tous. Il y a ensuite la musique naturellement, s'il y a des gens pour la recevoir alors les conditions du succès sont remplies. Au Québec,  le marché de la musique est tout petit et c’est spontanément que nous avons écrit nos chansons en français, notre langue maternelle. A l’export et en particulier aux Etats-Unis, le français nous donne une touche d’exotisme que les Américains apprécient de plus en plus. Ils ne comprennent rien aux textes mais la musique est plus importante à leurs yeux. Le fait que nous soyons francophones est peut-être l’une des clés de notre succès, mais il constitue parfois aussi une barrière avec le public, c’est ce qui fait l’unicité de la chose".

Comment les Malajube expliquent-ils leur réussite fulgurante ? "Tout a été très vite, et nous avons tous été surpris. Cela fait six mois que nous ne mettons plus les pieds chez nous! La première surprise est venue des Etats-Unis, où nous avions peur d’aller. En fait, les gens sont très réceptifs, plus ouverts qu’avant, le public demande du français."

Ce succès aux Etats-Unis n’est-il pas du à l’influence perceptible du rock indépendant américain dans les chansons de Malajube ? "Le Québec est une région à part, c’est la seule région francophone du Canada. Il y a un côté européen et un côté américain, c’est ce qui en fait sa spécificité. En ce qui nous concerne, nous habitons à une heure de la frontière avec les Etats-Unis. Et avec toute la musique qui nous vient de là-bas, l’influence est certaine et nous en sommes fiers. C’est ce qu’il y a de bon au Québec : nous avons une culture très forte, issue de mélanges. Montréal en particulier est très mixte, c’est une ville super, pleine d’étrangers, où la culture musicale  est très forte et facilement exportable, comme l’ont déjà prouvé The Dears, Arcade Fire ou Wolf Parade. Nous les Malajube nous sommes contents de notre succès international, pour nous bien-sûr mais aussi en tant que groupe québécois francophone, pour ce que notre succès va apporter à la scène locale. D’ailleurs, nous ne cachons pas du tout notre accent québécois, à la musique toute différente de la langue française originale. Nous ne sommes pas snobs, au contraire: nous sommes français de racine mais il faut aussi voler de nos propres ailes, nous sommes fiers de nous affirmer ainsi culturellement et c’est tant mieux !"

Bonne continuation aux Malajube et rendez-vous au printemps prochain à Barcelone.