26 juillet : lever de rideau

D’un côté, un grand "party" comme on dit ici, fête populaire en plein air devant des milliers de spectateurs. De l’autre, les récitals feutrés de deux jeunes chanteurs français, Mick est tout seul et Barbara Carlotti... Pour leur soirée d’ouverture, les Francos sont restées fidèles à leur mot d’ordre : la diversité.

900.000 personnes attendues

D’un côté, un grand "party" comme on dit ici, fête populaire en plein air devant des milliers de spectateurs. De l’autre, les récitals feutrés de deux jeunes chanteurs français, Mick est tout seul et Barbara Carlotti... Pour leur soirée d’ouverture, les Francos sont restées fidèles à leur mot d’ordre : la diversité.

Il y a mille raisons d’adorer ce festival : son ambiance toujours bon enfant, son son impeccable, son panachage entre spectacles gratuits et payants, et bien sûr sa programmation, d’une incroyable richesse, qui permet au festivalier de déambuler de scène en scène et d’écouter dans la même journée un concert pop, un autre world, un récital de chanson, un set de DJ, ou une performance plus rock... Une diversité francophone revendiquée comme un parti pris, et qui a présidé à la soirée d’ouverture de l’édition 2007.

Imaginez : d’un côté, sur la grande scène en plein air, le très populaire Daniel Boucher, Québécois pur jus, se lance dans un "spectacle multiculturel", entouré d’invités venus d’Algérie, du Tchad ou d’Italie et qui désormais vivent à Montréal… Une espèce de melting-pot musical de l’immigration, forcément emblématique d’un pays qui s’est forgé avec ses migrants. Et tant pis si depuis quelques temps, la question de l’identité québécoise s’infiltre dans le débat public… Les Francos veulent faire la fête, pas la révolution ! La foule se contentera donc de ce léger soupçon de politique, juste pour le symbole, et se sera repue d’une grosse louche de rythmes endiablés, pour l’ambiance !

Au même moment, à six ou sept minutes de là, dans un petit cabaret à la new-yorkaise, changement radical de ton : deux Français donnent un récital beaucoup plus calme, et pourtant, ici et là, beaucoup plus engagé. Barbara Carlotti, dont les chansons ont le parfum désuet des années 1960, épingle au passage l’éclat en toc du Festival de Cannes. Et Mick est tout seul, en rupture temporaire avec son groupe Mickey 3D, égratigne au détour d’un couplet le nouveau chef de l’Etat français. "Ah, vous le connaissez même ici ?" lance-t-il, faussement étonné… Depuis quelques heures, deux ou trois cents Montréalais connaissent aussi un certain Mick qui ne sourit jamais, songwriter plutôt sombre, qui vient de s’offrir ici un très joli succès.

Valérie Lehoux

A écouter

en live (5'25)


en live (2'46)