Orchestre National de Jazz
L’Orchestre National de Jazz, sous la direction de Franck Tortiller, signe avec Electrique le deuxième volet d’une série consacrée à cette fertile période que fut la fin des années 1960 et le début des années 1970.
Electrique
L’Orchestre National de Jazz, sous la direction de Franck Tortiller, signe avec Electrique le deuxième volet d’une série consacrée à cette fertile période que fut la fin des années 1960 et le début des années 1970.
Si le jazz a apporté au rock un sens de l’improvisation et du chorus, le rock lui a donné en retour un son neuf et révolutionnaire. Avec l’album Electrique, l’Orchestre National de Jazz, sous les mailloches du vibraphoniste et chef d’orchestre Franck Tortiller, nous attire vers l’épicentre du jazz-rock, un style vécu par beaucoup comme un séisme musical. L’Orchestre livre une contribution métissée à ce style né entre la fin des années 1960 et le début des années 1970.
Alors que le rock vit son apogée avec le festival de Woodstock en 1969, le jazz connaît, la même année, un renouveau avec le trompettiste Miles Davis et deux albums : Bitches Brew et In A Silent Way. Manifestes d’un autre jazz qui mêle la fougue du rock électrique et les recherches harmoniques les plus osées du jazz. Si le jazz-rock étonne, c’est aussi parce que ses explorations sont plurielles. Et que les artistes se réclamant de ce courant sont variés. De Carla Bley à Herbie Hancock, en passant par John McLaughlin, The Weather Report ou même Zappa, l’ONJ réussit le difficile pari de faire du neuf sans reproduire ce qu’avaient créé les monstres du genre avant lui.
Souvent explosifs, les thèmes délivrent une énergie puissante, dopée par des lignes de cuivre au rythme groove, parfois saccadé. Enrobé avec finesse par les samples de Claude Gomez, le duo basse-batterie, poumon de la formation, porte avec fermeté des solistes aux idées prolifiques. A la première écoute, le rendu peut paraître déroutant tant il se situe dans un entre-deux qui penche tantôt vers le rock, tantôt vers le jazz big band. Mais finalement qu’importe. Le dosage entre les deux courants, lui, reste fin et savant. Comme l’ont été les pères fondateurs du jazz-rock.
Orchestre National de Jazz Electrique (Le Chant du Monde / Harmonia Mundi) 2007