James Delleck
Depuis le temps qu’il évolue dans l’entourage de groupes comme TTC ou La Caution, James Delleck devait bien finir par se retrouver dans la lumière. C’est maintenant chose faite avec Le Cri du papillon, son premier album sorti sur le label réputé Tôt ou tard. Un disque résolument hip hop mais avec un credo : "le rap peut être autre chose".
Le Cri du papillon
Depuis le temps qu’il évolue dans l’entourage de groupes comme TTC ou La Caution, James Delleck devait bien finir par se retrouver dans la lumière. C’est maintenant chose faite avec Le Cri du papillon, son premier album sorti sur le label réputé Tôt ou tard. Un disque résolument hip hop mais avec un credo : "le rap peut être autre chose".
D’ordinaire une intro de disque rap, c’est un "ouais, on est là", deux "han" et un sample qui s’étire mollement sur une minute. Le genre de titre que l’on zappe dès la deuxième écoute. Avec James Delleck, l’entame est tout autre : une approche concassée au piano qui finit sur un pied techno dancefloor. Le morceau idéal pour vous scotcher direct dans l’ambiance.
Originaire de Vitry-sur-Seine, temple du rap de rue, ce rappeur-producteur trentenaire a radicalement tranché avec la musique codifiée de son adolescence. Il y a quelques années, il s’était même fait honnir par les puristes pour avoir rappé sur de la drum’n’bass. Depuis, bien lui en a pris, il n’a pas lâché le morceaux.
Si le Cri du Papillon est résolument hip hop, les influences sont mille fois plus vastes que la musique soul américaine. Que ce soit avec L’Amour et sa pattern de batterie que n’aurait pas reniée les Béruriers Noirs ou l’instru quasi indus de L’Etranger, ce producteur exigeant étend le domaine du musicalement possible en vous faisant méchamment groover ! Le tout, sans savoir lire une partition mais avec la complicité de musiciens comme Vincent Ségal et Cyril Atef (M, Bumcello, …).
Ce n’est pas seulement cette musicalité froide et dansante qui a convaincu Vincent Frèrebeau, patron du très chanson française label Tôt ou tard (Vincent Delerm, Jeanne Cherhal,…). Explorateur des sons, James Delleck l’est tout autant avec les mots. Cet agité qui n’a jamais réussi à se poser pour lire un livre, délivre des histoires glaçantes ou tordantes, en portant haut la langue française. Osons le mot, on touche même parfois à la poésie sur des titres comme Réverbère ou l’émouvant 15 ans. Rassurez vous, l’artiste sait aussi se faire plus léger notamment quand il présente son Profil psychologique. Loin des clichés, des blings et des bangs, James Delleck, le prouve : un autre rap est possible.
James Delleck Le Cri du papillon (Tôt ou tard) 2007