Mon Côté Punk

Mourad et ses amis de Mon Côté Punk peuvent bien sauter sur scène, mettre une main en travers du crâne histoire de ressembler aux punks, ils ne seront jamais les Sex Pistols. La roue a tournée. Cette bande de troublions excelle plutôt dans un registre qui, de chansons en folklores du monde, fait virevolter les têtes et les jupes des jeunes filles : le bal.

Anawah

Mourad et ses amis de Mon Côté Punk peuvent bien sauter sur scène, mettre une main en travers du crâne histoire de ressembler aux punks, ils ne seront jamais les Sex Pistols. La roue a tournée. Cette bande de troublions excelle plutôt dans un registre qui, de chansons en folklores du monde, fait virevolter les têtes et les jupes des jeunes filles : le bal.


Anawah, deuxième album de Mon Côté Punk, présente le versant ensoleillé de ce collectif où l’on reconnaît les voix richement accompagnées de Mourad Musset de La Rue Kétanou, de Fathi Oulhaci et de Dikès. Assez réduit, l’orchestre au sein duquel chaque musicien pratique de multiples instruments offre une riche musicalité, quelque part entre Paname et l’Orient, entre Zagreb et Maghreb. Karim Arab (ex-Padam) gratte guitares et mandole. Hélène Avice est à la basse et à la contrebasse. L’ex-Elzef, Jean-Michel Martin souffle dans ses trombone, soubassophone, bugle, tuba et autre chalumeau. Boris tape, frappe batterie et derbouka, tandis que Loraine Ritmanic chante quand elle joue pas de la flûte traversière ou du sax.

La présence d’invités (Loïc Lantoine, les rappeurs lillois de MAP, Mell, La Peña) complète ce panorama, ce kaléidoscope sonore centré sur la Méditerranée.
Point de redite donc, chacun des treize titres possède son univers propre tant musicalement que par son thème. Bien sûr, on pense à des courants très actuels de la chanson française. On imagine volontiers un Magyd Cherfi aux commandes de Je vous ai entendu, titre qui repose la question de l’engagement des grands raouts humanitaires, juste avant C’est peut-être, reprise d’une chanson d’Allain Leprest, servie brûlant comme un hommage. Leprest que l’on retrouve au côté de Loïc Lantoine et de toute la bande sur L’Attaque, un blues du désert passé à la gégène. U

n peu plus tôt, en compagnie des bavards du Ministère des Affaires Populaires, Mon Côté Punk ébauche sur une mélodie aux accents kabyles (Djazeria) l’univers complexe de ces hommes et femmes aux vies ballottées entre mines de charbon et dunes du Sahara. Au fil de l’album, et en dépit des teintes sombres de certaines de ces chansons, cette bande de “crêteux” arrive par l’humanité de son propos à nous redonner espoir. Vous avez dit no future ?

Mon Côté Punk Anawah (Mon Côté Punk/L'Autre Distribution) 2007
En concert à Paris au Café de la danse le 23 octobre et en tournée dans toute la France.