Cheikha Rabia

Huit ans après Ana Hak, Cheikha Rabia revient avec Liberti, un album conçu comme un hommage au raï et plus particulièrement aux femmes du raï. Sa voix profonde, abîmée, y raconte les difficultés de sa vie, loin des siens et de sa terre. Avec une énergie restée intacte.

Liberti

Huit ans après Ana Hak, Cheikha Rabia revient avec Liberti, un album conçu comme un hommage au raï et plus particulièrement aux femmes du raï. Sa voix profonde, abîmée, y raconte les difficultés de sa vie, loin des siens et de sa terre. Avec une énergie restée intacte.

Originaire de Relizane, près d’Oran, Rabia s’installe à Alger dans les années 1960. Elle y chante dans les cabarets et les clubs, avant de prendre le large en 1977, direction Paris. Elle se produit alors dans plusieurs cafés de la capitale française, dans des galas et des fêtes, mais son divorce l’oblige à ralentir le rythme pour se consacrer à ses enfants.

Dans les années 1990, elle reprend le cours de sa carrière, retrouve la scène, "le seul endroit où je peux vraiment m’exprimer, rencontrer mon public" et sort un album en 1999. Quelques années après, en août 2007, sort Liberti, opus habité par la gasba (flûte de bambou), le galal (gros tambour à main) et le tar (tambourin aux sonorités subtiles de cuivre et de bois). Elle y chante l’amour, la difficulté de vieillir, la solitude, les séparations.

"Certaines chansons comme Ya raib fi frança ou Touba galbi toub date de mon arrivée en France, mais elles sont toujours d’actualité." Car Rabia n’a jamais cessé d’écrire, d’exprimer ses sentiments, à l’image des meddehates à qui elle rend hommage, ces musiciennes qui, dans l’Ouest algérien au siècle dernier, se produisaient devant un public exclusivement féminin. Un album à la voix rocailleuse pour un hymne au courage des femmes musiciennes.

Cheikha Rabia Liberti (Buda Music) 2007
En concert au Festi’Val de Marne le 20 octobre 2007