Etienne de Crécy en live aux Transmusicales

Motorbass, Superdiscount ou Tempovision, Etienne de Crécy a fait les belles heures de l’électro française à la fin des années 90. Si la French Touch est passée, le Versaillais est toujours là. Il vient aux 29èmes Transmusicales le vendredi 7 décembre avec une prestation inédite. Un live résolument électronique, uniquement sur des machines, et avec une structure scénique étonnante. Toujours à la pointe, le festival présente une nouvelle flopée d’artistes émoustillants. A découvrir du 5 au 9 décembre à Rennes.

Prestation exceptionnelle pour le musicien

Motorbass, Superdiscount ou Tempovision, Etienne de Crécy a fait les belles heures de l’électro française à la fin des années 90. Si la French Touch est passée, le Versaillais est toujours là. Il vient aux 29èmes Transmusicales le vendredi 7 décembre avec une prestation inédite. Un live résolument électronique, uniquement sur des machines, et avec une structure scénique étonnante. Toujours à la pointe, le festival présente une nouvelle flopée d’artistes émoustillants. A découvrir du 5 au 9 décembre à Rennes.

Qu'est-ce que cela représente pour vous les Transmusicales ?
Depuis que je suis jeune, il y a une aura sur ces Transmusicales de Rennes. C’est assez étonnant. C’est une institution qui est restée super pointue. Et en même temps, c’est à Rennes, qui est une super ville. J’espère que la salle de la Liberté va bientôt être réparée et qu’on va pouvoir rester en ville. *

Pourquoi cette tournée ?
Le premier live que j’ai fait dans ma carrière, c’était avec la tournée Super discount 2 avec Alex Gopher et Julien Delfaud. Avant, je ne faisais que DJ. Là, je trouvais ça super. Je l’ai refait, seul, à Versailles le 28 juin dernier. Comme toutes mes machines étaient programmées, je me suis dit :"Autant tourner". J’ai trois dates en avant-première. Après, je ne sais pas comment ça va se passer. Je n’ai pas de vraie stratégie. Je suis dans une phase où je suis extrêmement libre par rapport à tout ce qui est maison de disque ou label. Je ne suis pas dans une optique album-tournée-album-tournée. Je fais ce que je veux. On verra ce que ça donne.

Vous proposez des prestations sans ordinateur, c’est pour en remontrer aux jeunes?
Non, les jeunes font ce qu’ils veulent. C’est pour que ce soit intéressant pour moi. J’ai fait pendant longtemps de la musique sur un ordinateur. Maintenant, j’en ai marre, je veux tourner des boutons et pousser des faders. J’avais envie de ne pas être focalisé sur un écran et une souris. Il se trouve qu’il y a pas mal de gens qui apprécient la démarche mais c’est un peu théorique. Tu peux tout programmer sur un ordi comme sur une machine. J’ai décidé de ne pas tout programmer. Il y a beaucoup de choses en direct.

L’habillage visuel sera, semble-t-il, assez particulier ?
C’est une structure cubique de 6 mètres dont la façade est constituée 9 cubes de 2 m [comme dans l’ancien jeu télévisé, l’Académie des 9, ndlr]. Je suis dans le cube du milieu. Tous ces cubes sont couverts d’écrans transparents avec des projections en filaire qui reprennent l’image de la structure. Il y a des déformations, de fausses perspectives. C’est très compliqué à expliquer. Même en voyant, on ne comprend pas exactement comment ça marche. Il y a un côté illusion d’optique qui est assez étonnant et qui marche bien. C’est Exyzt, un collectif parisien d’architectes qui a fait ça.

Ces trois avant-premières sont à chaque fois dans un pays différent, c'est un hasard ?
C'est ma vie. Je fais des soirées dans un pays différent chaque soir, c'est comme ça ! Je fais de l'électro, c'est une musique mondiale. Il se trouve aussi que Rennes demande une exclusivité de un mois. Je n'allais pas faire des concerts en France avant. J'aurais pu en faire après mais il se trouve qu'en France, j'ai un peu de mal à tourner. Il faut que les tourneurs et les directeurs de salles se débouchent les oreilles ! J'ai eu beaucoup de mal à faire tourner Super discount 2, les gens pensaient que c'était de la French Touch et de la disco filtrée. Ils ont commencé à nous faire des demandes quand on a fait la soirée We loveTrax [en novembre 2006 à Paris, ndlr] alors que ça faisait deux ans qu'on galérait pour trouver des dates. Il y en a quand même qui nous ont fait tourner avant et je les en remercie. Les Français n'ont pas suivi l'évolution de ma carrière, ils sont restés sur Super Discount et Tempovision. Or ma musique a évolué, comme la musique électronique depuis 10 ans. Souvent les Français s'étonnent et me disent : "Ah bon, tu ne joues pas du jazz ?" Je n'ai pas du tout ce souci-là en Allemagne, en Angleterre ou en Belgique.

Vous avez peut-être trop brouillé les pistes, en utilisant plein de pseudonymes ?
Non, pas tellement. C'était surtout au départ mais j'ai très rapidement arrêté d'en prendre. J'ai passé toute la promo de Super Discount à expliquer que c'est moi qui avait fait quasiment tous les morceaux. Ça a été pris comme une compilation. C'était une erreur stratégique énorme ! J'ai commencé ma carrière sur un malentendu, ça ne m'étonne pas que ça continue. C'était les débuts de l'électro, on rigolait. Quand j'ai fais ce disque-là, je ne pensais pas un jour en parler devant des journalistes, surtout 10 ans plus tard !

Que reste t'il aujourd'hui de la French touch ?
Pour moi, ce que les gens appelaient la French touch, c'était ce son disco filtré. Il a juste envahi la planète. Le dernier album de Madonna est French touch. David Guetta et Bob Sinclar sont au top mondial, la French touch est devenue un truc extrêmement rentable. Dans le bon sens du terme, je n'ai rien contre ça. C'était expérimental au début, cette expérience a réussi. Du coup, ça a une image moins branchée.

*Le Liberté : grand salle du centre ville fermée pour travaux

Les Transmusicales de Rennes :
La sélection d'Etienne de Crécy et de RFI Musique

Etienne de Crécy : "J'ai très envie d'aller regarder Calvin Harris qui joue avant moi le vendredi. Et j'aurais aimé voir pas mal de monde le lendemain dans la soirée électro avec Boys Noiz [Il joue au Luxembourg au même moment, ndlr.]"

RFI Musique recommande également cette soirée du samedi avec le set très attendu du français Yuksek, programmé à 5h30 ! Les Transmusicales sont très souvent le théâtre de projets inédits, le même soir, nous porterons une oreille particulière sur la collaboration entre The Ex, groupe hollandais de post rock et Getatchew Mekuria, saxophoniste éthiopien. Comme chaque année, les Bars en Trans mérite plus qu'un détour avec notamment le hip hop dubé de Molécule le jeudi soir, le mix électro-joyeux de Pharell le vendredi et la pop soignée de Cocosuma le samedi.

Live on Neptune, la prestation d'Etienne de Crécy au concert de Versailles le 29 juin 2007 (Concert avec Air, Alex Gopher…) uniquement disponible en téléchargement sur I-Tunes.