Le doux rock de Volo
Le tandem français Volo – qui œuvre d’habitude au sein des Wriggles - revient avec un deuxième album studio brodé à la guitare nylon. La franchise poétique des textes n’en ressort que mieux. Concert ce lundi 14 janvier à l'Européen à Paris.
Jours heureux en famille
Le tandem français Volo – qui œuvre d’habitude au sein des Wriggles - revient avec un deuxième album studio brodé à la guitare nylon. La franchise poétique des textes n’en ressort que mieux. Concert ce lundi 14 janvier à l'Européen à Paris.
Volo, c’est un duo formé par les frérots Volovitch : Frédéric, 31 ans, guitariste des Wriggles et Olivier, 33 ans, qui a étudié la philosophie avant de devenir régisseur du groupe de son frère. En 2001, ils décident de s’envoler tout les deux vers la scène en créant Volo. Chacun prend la plume pour écrire, chanter et jouer de la guitare : comme ça, pas de jaloux ! L’arrangement tient la route : les salles de concerts où ils jouent sont remplies, leur premier album studio Bien Zarbos sort en 2005 et le live Blancs Manteaux à Volo suit, un an après.
Après ce restreint mais joli succès, on se demandait bien si ces deux-là aller réitérer. Et oui : il y a quelques mois, ils livrent une troisième galette : Jours Heureux. En une du livret, une foule de petits dessins donnent les thèmes de l’album : des amoureux, une kalachnikov, un préservatif, une cage de foot, la courbe du CAC 40, une photo de mariage, un Jésus Christ avec la poitrine frappée d’un sigle anarchiste… Les frères Volovitch n’ont pas mégoté sur la diversité ! Mais elle est si finement et poétiquement écrite qu’elle n’écœure jamais. Au contraire, elle fait sourire et réfléchir par son impertinence.
Comme tout le monde chante la déprime, l’angoisse, l’hypocrisie, Jours Heureux revient sur les cicatrices du Proche-Orient, C’est pas tout ça sur une romance d’un soir, inachevée et Mon dieu sur le poids de la religion ("Leur dieu n’est pas cool / Ils sont tous morts dans un mouvement d’foule / Dieu n’est pas préservatif / Leur choix est séropositif / Leur dieu est misogyne / On est tous frères, sauf les frangines / Mon dieu à moi il est sympa / Il sait pourquoi je n’y crois pas").
Omniprésentes, les guitares sont, avec le superbe mélange des voix des deux frères, les personnages principaux de cet album au rock tendre et soyeux. Des cuivres, des chœurs ou la contrebasse de Théo Girard (encore un musicien des Wriggles !), s’invitent sur plusieurs morceaux. Cela donne au tout une musicalité au charme quasi-irrésistible.