Claude François, <i>Autrement Dit</i>

Après les albums de reprises de Léo Ferré ou Jacques Brel, voici la grande famille de la chanson française qui se colle au répertoire de Claude François. Un résultat appliqué, malgré un parti pris intimiste qui ne rend pas justice à l’énergie légendaire du chanteur. Hommage sincère ou habile calcul marketing ? Certainement autant des deux.

Compilation

Après les albums de reprises de Léo Ferré ou Jacques Brel, voici la grande famille de la chanson française qui se colle au répertoire de Claude François. Un résultat appliqué, malgré un parti pris intimiste qui ne rend pas justice à l’énergie légendaire du chanteur. Hommage sincère ou habile calcul marketing ? Certainement autant des deux.

Au commencement, Jeanne Cherhal, très inspirée, exhume avec bonheur Une petite larme m’a trahi. Vincent Baguian propose lui une version pleine de surprises de Chanson populaire et Alexis HK excelle dans un Belle, belle, belle tout en reggae désinvolte. Et après ? Après c’est pareil qu’avant ! A se demander si l’argument premier de cet Autrement dit n’est pas le fruit d’une réflexion marketing assez sommaire : les fans de Claude François ont aujourd’hui autour de 50 ans. Bon point : ils ne téléchargent pas d’albums illégalement. Mauvais point : ils ne s’intéressent pas assez aux artistes "issus de la nouvelle scène française". Idée lumineuse : profiter des trente ans de la disparition de Cloclo, pour faire découvrir ses jeunes chanteurs avec des reprises bien consensuelles. Evidemment, on panache les générations pour ne pas trop effrayer le chaland, Alain Chamfort apportant sa caution le temps des Choses de la maison.

Autrement susurré serait un titre plus juste pour cet hommage. Chacun rend un travail bien lisse comme si la consigne était de ne surtout pas dépareiller. Même AS Dragon ou La Grande Sophie, habitués à des sons plus énergiques, se la jouent profil bas. Si aucun des artistes ne démérite vraiment, l’ennui s’installe au fil des 18 titres. L’uniformité finissant par tarir l’intérêt, le concept trouve assez vite ses limites. Certes Claude François était capable de titres à haute teneur lacrymale mais il savait aussi envoyer des tubes à vous coller des ampoules aux pieds. Cette énergie est ici totalement occultée. Autrement dit, un demi hommage.

La compilation Autrement dit en vidéo

  Mais quand le matin par As Dragon
  Le Jouet extraordinnaire par la Grande Sophie
 Je te demande pardon par Aldebert
 Une petite larme m'a trahi par Jeanne Cherhal

 Ecoutez un extrait de

par Vincent Baguian

Compilation Claude François, Autrement dit (Mercury/Universal) 2008