Liane Foly, le goût de la chanson

Quatre ans après La Chanteuse de bal, Liane Foly signe son retour avec Le Goût du désir, un album de belle facture entre jazz soyeux, ferveur gospel, langueur de la bossa, chanson classique et music-hall. Sur des musiques composées par Art Mengo et des textes signés de Marc Estève, Liane Foly renoue avec le charme de ses premiers albums, chante son amour pour Lyon, l’amour salvateur et fané ou sa passion pour le blues. Rencontre…

Nouvel album

Quatre ans après La Chanteuse de bal, Liane Foly signe son retour avec Le Goût du désir, un album de belle facture entre jazz soyeux, ferveur gospel, langueur de la bossa, chanson classique et music-hall. Sur des musiques composées par Art Mengo et des textes signés de Marc Estève, Liane Foly renoue avec le charme de ses premiers albums, chante son amour pour Lyon, l’amour salvateur et fané ou sa passion pour le blues. Rencontre…

RFI Musique : Le Goût du désir résume assez bien l’atmosphère de l’album…
Liane Foly : J’avais très envie de faire cet album. Et cette envie est directement liée à ma rencontre avec Art Mengo et Marc Estève. Je leur avais demandé quelques chansons. Elles me collaient tellement à la peau que je leur ai donné carte blanche pour tout l’album. Il n’est pas toujours évident de trouver des chansons sur mesure. Là, c’est carrément de la haute couture. Je pense avoir trouvé une famille musicale et une famille de cœur. On partage les mêmes goûts pour les musiques comme le jazz. Notre maître, c’était Nougaro. Tout s’est fait dans la simplicité, le désir, la fraternité et le rire. Cela ne m’était pas arrivé depuis longtemps.

On sent l’envie de renouer avec l’ambiance musicale de vos premiers albums…
Une chose est certaine, Le goût du désir me correspond mieux que mon précédent album, La chanteuse de bal. Il était plus éclectique et trop bigarré. J’avais un peu le cul entre deux chaises. Je me cherchais peut-être à ce moment-là. Avec Le Goût du désir, je voulais revenir à mes racines musicales. On est parti sur des bases très jazz, gospel, blues, bossa nova. Toutes les musiques que j’ai toujours aimées… J’ai choisi de renouer avec mon côté crooneuse.

De quoi parle la chanson Hôtel d’Angleterre ?
Elle évoque mon séjour en Angleterre, de 1999 à 2006. Une parenthèse dans ma vie durant laquelle, je me suis follement amusée… J’ai en quelque sorte rattrapé le temps perdu. Et puis vivre dans l’anonymat m’avait fait beaucoup de bien. Durant cette période, j’ai également enregistré un album de chansons pop des années 1980. J’interprétais en version big band des classiques de Madonna, Banarama, Michael Jackson ou George Michael… Beaucoup de choses différentes. Pour l’instant, il est bien rangé dans mon placard, mais il sortira un jour ou l’autre.

Vous parcourez actuellement la France avec votre spectacle d’imitation La folle parenthèse. Vous n’avez pas peur de donner l’impression de papillonner ?
Aujourd’hui, non. Jouer au clown, j’ai toujours aimé. Mais on m’a tellement interdit de le faire… En France, une chanteuse jazzy ne doit surtout pas faire le clown. Je me suis longtemps bridé, mais quand je me suis sentie prête, je me suis lancée. Je ne pouvais pas monter sur scène du jour au lendemain et dire : "bon, maintenant je vais vous faire rire". C’est venu petit à petit, j’ai pris le temps de bien préparer l’histoire.

La chanson reste toujours le cœur de votre métier ?
Pas forcément. Je ne pourrais plus seulement faire de la musique. L’"acting", le jeu, occupe une place très importante dans ma vie. Petite, je chantais dans l’orchestre de mon père, je faisais des sketches, des imitations, de la danse. Je m’inscris totalement dans la tradition américaine des entertainers de music hall. Le rire, la chanson, la danse sont des activités complémentaires. En fait, j’aurais dû naître aux Etats-Unis !

Vous ne seriez pas tentée par une comédie musicale ?
Ce pourrait être le point de rencontre de toutes mes envies. Je vais le faire, sans doute, encore faut-il trouver le bon projet.

Vous parliez de Nougaro. Vous l’avez connu pour avoir assuré ses premières parties au début de votre carrière. Quel souvenir vous gardez de lui ?
Il m’a forgé, depuis mon enfance. Il fut et demeure un point d’ancrage très important pour moi. Il était évidemment très doué pour l’écriture, la composition et le dessin. Humainement, il possédait un sens de l’humour et de la dérision étonnant. Et puis sa voix de ténor, exceptionnelle ! Il voulait d’ailleurs être chanteur d’opéra, comme son père. Il n’aura pas mené une telle carrière mais il fut le premier, avec Gainsbourg, à marier le jazz et la chanson. Et à réussir la prouesse de faire swinguer la langue française.

 Ecoutez un extrait de

Liane Foly Le Goût du désir (Warner) 2008