Le patchwork de Nôze
Le troisième album du duo parisien agrège un peu tous les genres, mixant allègrement chansons en français , jazz manouche et electro. Une versatilité qui peut dérouter les fans de techno, ou séduire un public plus large que celui des musiques électroniques. De quoi surprendre un brin les oreilles des plus curieux.
Le troisième album du duo parisien agrège un peu tous les genres
Le troisième album du duo parisien agrège un peu tous les genres, mixant allègrement chansons en français , jazz manouche et electro. Une versatilité qui peut dérouter les fans de techno, ou séduire un public plus large que celui des musiques électroniques. De quoi surprendre un brin les oreilles des plus curieux.
Électrons libres de l’electro, Nicolas Sfintescu et Ezechiel Pailhes, les deux compères de Nôze, publient « Songs on the Rocks », leur troisième opus, sur le label Get Physical. Avec cet album, nous sommes pourtant loin de la techno minimale qui a fait la réputation de cette maison de disques berlinoise, laquelle accueille entre autres Booka Shade ou DJ T.
Ici, ce serait presque de la chanson, parfois chantée en français, toujours prête à faire danser grâce à une boîte à rythmes jamais bien loin. Un disque inclassable, qui passe à la moulinette la house, la musique de film ou les musiques tsiganes. Les origines roumaines de Nicolas et la clarinette d’Ezechiel les prédestinaient sans doute à ces mélanges de house et de jazz manouche. Les deux compères, aux parcours musicaux très différents, ont en commun un goût prononcé pour le free jazz, les musiques tsiganes et les musiques improvisées en général.
Piano, cuivres, violon, clarinette… le duo introduit des instruments et des rythmes peu entendus dans les musiques électroniques, avec un bon sens des mélodies et des arrangements. L’entraînant « You Have to Dance » joue sur les ruptures rythmiques, tandis que les ambiances inquiétantes de « Slum Girl » permettent de souffler un peu avant « Remember Love », qui rappellera aux plus âgés les pianos omniprésents des débuts de la house. Un tel patchwork de genres musicaux décontenance et frise parfois la faute de goût. Mais Nôze ne se prend jamais au sérieux, tout en faisant de la musique consciencieusement. Ces expérimentations décomplexées devraient plaire aux aficionados du français Ark ou du britannique Matthew Herbert.
Ecoutez un extrait de
Nôze Songs on the Rocks (Get Physical/La Baleine) 2008