NTM se reforme

C’est l’événement de la rentrée, tous genres confondus : le retour de NTM sur scène après dix ans d’absence pour cinq concerts à Paris-Bercy du 18 au 23 septembre et une tournée en province de dix dates. L’occasion d’aller retrouver les deux meilleurs ennemis du rap français, JoeyStarr et Kool Shen, pour un entretien au cours duquel ils évoquent leur come-back et la flamme qui les anime toujours.

Une tournée après dix ans d’absence

C’est l’événement de la rentrée, tous genres confondus : le retour de NTM sur scène après dix ans d’absence pour cinq concerts à Paris-Bercy du 18 au 23 septembre et une tournée en province de dix dates. L’occasion d’aller retrouver les deux meilleurs ennemis du rap français, JoeyStarr et Kool Shen, pour un entretien au cours duquel ils évoquent leur come-back et la flamme qui les anime toujours.

RFI Musique : Bruno et Didier, vous avez donc décidé de reformer NTM après une parenthèse de dix ans. Vous avez déjà une liste de titres définie et ferme pour votre série de concerts ?
KS : Il y en aura une, ça dépend aussi des musiciens qu’on a sélectionnés et avec lesquels on n’a pas encore répété. Avec un groupe, ça sera un peu plus live, les morceaux vont pouvoir durer plus longtemps.

Qui seront les musiciens ? Le groupe Enhancer, avec lequel vous avez joué chacun en solo ?
JS : Non, on va arrêter avec les gens qui font du "air guitare" (qui font semblant de jouer, ndlr).

KS : Pour l’instant, on est partis sur le Ruffcut Band.

JS : En fait, contrairement à pas mal de gens, on est toujours dans cette optique de livrer un spectacle. Donc, on aimerait bien avoir des gens qui jouent et qui ont en même temps, une énergie et un look.

Le Ruffcut, ça va plus groover qu’un groupe de rock…
JS : Ah oui ! Nous on ne veut pas d’un groupe de rock ! On veut juste monter un spectacle et on veut que ce soit parfait, quoi. Tu vois ce que je veux dire ? Pas comme pour mes concerts solo avec Enhancer, avec un bassiste qui fait trois pas et me dit : "T’as vu, aujourd’hui j’ai un peu bougé, hein".

KS : On ne veut pas juste de bons musiciens.

Pour un nouvel album signé NTM, vous devez quand même y penser…
JS : Quel nouvel album ?

Celui que tout le monde attend depuis dix ans…
JS : Ah ! Ah bon ?

KS : On n’y pense même pas.

JS : Attends, je mets mes chaussettes, je vais te répondre.

KS : Déjà, moi, j’ai un album à finir de mon côté.

Le prochain disque solo de Kool Shen a-t-il déjà un titre ?
KS : Pas encore.

JS : Au minimum, il faut l’appeler Post Scriptum !

Quand on vous disait en interview qu’on n’arrivait pas à croire que Dernier round soit le dernier témoignage discographique de Kool Shen, vous disiez : "Si, faut savoir arrêter"
KS : Je me souviens très bien de mes dires. Mais, entre-temps, j’ai vendu mon label IV My People …

Il y a des featurings sur cette galette solo en préparation ?
KS : Oui, mais je n’ai pas trop envie d’en parler maintenant. J’ai Joey, et quelques autres… Mais je ne veux rien dévoiler, ça doit sortir en janvier 2009. Ça devait être en septembre 2008 mais avec Bercy et tout…

L’état d’esprit est différent de l’époque Dernier round ?
KS : Oui, dans les productions. J’ai taffé comme d’habitude, en essayant de rapper un peu mieux que la fois d’avant : je ne sais pas si ça réussit à chaque fois, mais c’est ce que j’essaie de faire. J’ai corrigé des choses, j’ai enlevé quelques trucs systématiques et puis, au niveau des prods, maintenant, il n’y a plus Madizm et Sec.Undo, qui avaient une touche à eux. Là, ce seront Ko & Pédro, et ça sera plus… je ne vais pas dire musical, ça peut être super mal pris par les autres, mais l’un des deux est musicien, il joue de la gratte, de la basse… Il y a un côté séquencé dans les beats mais il y a un peu d’évolution. Ce n’est pas parti dans un truc "ouvert", ça reste assez rap. Mais c’est différent des sons de Dernier round. Le côté samples assez nostalgiques et tristes est beaucoup moins présent.

Il y a eu un concert le 23 juin 2008 à l’Olympia, où on a vu que NTM était toujours là scéniquement. Reste-t-il une part d’imprévu pour la tournée qui arrive ?
KS : Oui, le jour J. Les réactions du public pourraient entraîner des choses imprévues. Sinon, la part d’imprévu est minime, comme elle l’était dans les concerts précédents. Tout est toujours bien préparé.

Avec vos DJs James et Naughty J, vous êtes en connexion télépathique, maintenant !
KS : Ça, c’est archi carré. Les seuls trucs qu’on a Didier et moi, c’est la liberté. De faire ce qu’on veut, quand on veut, dans un cadre qui est assez ciblé. Après, dans nos déplacements, dans ce qu’on a envie de faire, rien n’est chorégraphié. Il n’y a jamais un moment où on se dit : "Tu dois être là, je me retrouve là, si la lumière est là ça va être bien", etc. On n’a pas envie d’êtres bridés. Entre deux morceaux, si ça commence à crier un peu trop longtemps, ça peut partir dans du n’importe quoi mais on peut dire au DJ de renvoyer le morceau en question. Ou bien on peut faire un speech. C’est notre spécialité, mais ça reste très préparé. C’est ce qu’on reproche pas mal au rap. Parfois, ça n’est même pas improvisé mais on a l’impression que c’est de l’improvisation ! Il y a des gens qui ont payé, on fait toujours attention à ce que ça soit un vrai show.

 Ecoutez un extrait de

En concert à Bercy les 18, 19, 20, 22 et 23 septembre 2008.