Les lauréats de l’Adisq

L’industrie québécoise du disque et du spectacle a décerné dimanche 2 novembre ses douze derniers trophées, clôturant avec éclat la Semaine de toutes les musiques qui aura consacré le succès du groupe Karkwa, l’amour du public pour Isabelle Boulay et le statut de légende de Céline Dion, à laquelle était réservé le prix Félix hommage.

Année faste pour Karkwa et Isabelle Boulay

L’industrie québécoise du disque et du spectacle a décerné dimanche 2 novembre ses douze derniers trophées, clôturant avec éclat la Semaine de toutes les musiques qui aura consacré le succès du groupe Karkwa, l’amour du public pour Isabelle Boulay et le statut de légende de Céline Dion, à laquelle était réservé le prix Félix hommage.

Pour sa trentième édition, l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (Adisq) a voulu faire les choses en grand. Au Centre Bell, temple du hockey québécois choisi comme lieu de cérémonie, ils étaient plus de 10 000 à s’être déplacés pour applaudir leurs artistes favoris.

Les grands gagnants de la soirée ? Les rockeurs de Karkwa et la chanteuse Isabelle Boulay, qui cumulent chacun quatre prix Félix, trophées ainsi baptisés en l’honneur de Félix Leclerc, récipiendaire du tout premier prix hommage remis en 1978. L’organisation du gala a d’ailleurs souligné de touchante manière le vingtième anniversaire de la disparition du chanteur québécois lorsque Karkwa a ouvert le bal en interprétant un de ses titres, Le Tour de l’île.

Pour le quintette rock, ce gala de l’Adisq fut celui de la consécration, pleinement méritée. Érigeant son succès sur ses deux derniers (et estimés) albums, Les Tremblements d’immobilisent (2005) et Le Volume du vent (2008), le groupe est enfin sorti de l’underground en remportant les Félix du Groupe de l’année et, surtout, celui de l’Auteur ou compositeur de l’année, le plus prestigieux du lot. Une catégorie où la compétition était particulièrement relevée, puisque Diane Dufresne et la brillante Catherine Major étaient aussi en lice. Karkwa mettait donc la main sur ce prix pour la seconde fois de sa carrière, après l’avoir remporté en 2006, ex aequo avec Pierre Lapointe.

À ces deux récompenses s’ajoutent celles décernées lundi dernier au groupe, les Félix pour l’Album de l’année - alternatif et Vidéoclip de l’année pour la chanson Échapper au sort. Ces deux statuettes ont été remises lors du Gala hors d’onde (gala de l’industrie) et de L’Autre Gala, où sont dévoilées les catégories artistiques qui, par manque de temps ou d’intérêt, ne trouvent pas leur place dans la grande cérémonie télédiffusée sur les ondes de Radio-Canada et suivie par un peu plus d’un million de téléspectateurs en 2007.

Quant à Isabelle Boulay, elle a ajouté à sa collection quatre nouveaux trophées, ceux de l’Interprète féminine de l’année (qu’elle avait remporté à six reprises déjà !), du Spectacle de l’année - interprète, de l’Artiste s’étant le plus illustré hors Québec et Scripteur de spectacle de l’année. La chanteuse totalise dix-sept statuettes dans sa carrière.

Hommage à Céline

Un peu coincée en première moitié de la soirée, la cérémonie a connu sa première véritable décharge d’émotions lorsque Luc Plamondon est venu présenter le Félix Hommage à notre Céline Dion nationale, “la plus grande chanteuse au monde”, qui assistait au gala depuis le parterre, entourée de sa maman et de son fidèle gérant de mari, René Angélil.

Le parolier a ensuite invité le compositeur André Gagnon sur scène. Accompagné par l’Orchestre Symphonique de Montréal, Gagnon a interprété une composition originale servant de trame sonore à un montage vidéo biographique de la diva planétaire. Le public a réservé à son héroïne une ovation monstre avant qu’elle puisse dire quelques mots sur scène en recevant le quarantième prix Félix de sa carrière.

La cérémonie, dont l’animation musicale a été assurée entre autres par Robert Charlebois, les Cowboys Fringants, les rappeurs Sans Pression et Gatineau, n’a donné lieu qu’à de rares surprises. D’abord, la percée du groupe Alfa Rococo, inconnu chez nous il y a à peine un an et récipiendaire des prix Révélation de l’année et Album de l’année - populaire. Le duo pop-rock a composé l’un des tubes de l’année au Québec, une chanson au refrain imparable nommée Lever l’ancre qui avait de sérieuses options sur le prix Chanson de l’année, décerné par vote populaire.

Mais dans cette catégorie, c’est en définitive Ariane Moffatt qui a eu la faveur du public québécois avec Je veux tout, fortement appuyée par les radios commerciales.

Par ailleurs, une Marie-Mai visiblement très touchée a remporté le premier prix Félix de sa carrière, avec l’Album de l’année - rock. Grande vedette au Québec, le musicien-animateur Gregory Charles est reparti avec celui de l’Interprète masculin de l’année, tandis que Daniel Bélanger mettait la main sur la statuette du Spectacle de l’année - auteur-compositeur-interprète.

Si la vente de CD québécois connait une baisse marquée en 2008, malgré cette conjoncture défavorable et l’omniprésence du voisin américain, la scène musicale indépendante du Québec fait toujours preuve de vitalité. Une victoire, sans l’ombre d’un doute.

 Ecoutez un extrait de

par Ariane Mofatt

 Ecoutez un extrait de

par Karkwa

 Ecoutez un extrait de

par Alfa Rococo