Ousmane Kouyaté

Si son nom figure sur un nombre impressionnants d’albums signés par des artistes d’Afrique de l’Ouest, à commencer par Salif Keita qu’il continue d’accompagner régulièrement sur scène, Ousmane Kouyaté ne s’autorise que rarement à enregistrer ses propres compositions. A tort, car Dabola, quatrième disque de ce guitariste guinéen âgé de cinquante-huit ans, est aussi savoureux qu’une mangue prête à tomber de l’arbre.

Dabola

Si son nom figure sur un nombre impressionnants d’albums signés par des artistes d’Afrique de l’Ouest, à commencer par Salif Keita qu’il continue d’accompagner régulièrement sur scène, Ousmane Kouyaté ne s’autorise que rarement à enregistrer ses propres compositions. A tort, car Dabola, quatrième disque de ce guitariste guinéen âgé de cinquante-huit ans, est aussi savoureux qu’une mangue prête à tomber de l’arbre.

Nul besoin d’avoir en main le CV d’Ousmane Kouyaté pour entendre d’emblée son expérience et sa culture musicale sur ses dix nouvelles chansons. Ici, la musique ne sombre jamais dans le démonstratif, même lorsqu’il s’agit d’un morceau instrumental à l’exemple de Yarabi. Sa seule ambition est de vous prendre par la main, et de ne pas la lâcher jusqu’à la dernière note, en restant en permanence accessible.

Définir le contenu de Dabola comme de la musique mandingue serait réducteur. Elle est bien là, chevillée au corps de ce guitariste issu d’une famille de griots et qui a fait ses grands débuts à Bamako avec les Ambassadeurs du Motel. Mais la réussite de ce disque tient aussi à cette envie d’aller se frotter à d’autres styles, sans se perdre. Avec Djeliya, l’ambiance est à la salsa, tandis que la chanson-titre, qui fait référence à la ville natale de l’artiste, rappelle le répertoire de la Capverdienne Cesaria Evora. Plus surprenant, Super Kefimba et ce groove funky urbain accrocheur.

Tout au long de sa carrière personnelle, Ousmane Kouyaté a toujours privilégié cette démarche moderniste. Avec plus ou moins de réussite : si Domba, son album précédent paru en 1990, n’a pas résisté au temps avec un son qui aujourd’hui semble vraiment daté, ce n’est pas le cas de son premier 33 tours Beni Haminanko enregistré en 1982 en Côte d’Ivoire dont la cote atteint de vrais sommets sur le marché de l’occasion !

Pour mener à bien son nouveau projet enregistré à Abidjan et Paris, le vétéran guinéen a sollicité une trentaine de musiciens réputés. On croise les koristes Toumani Diabaté et Djely Moussa Diawara, les anciens acolytes d’Ultramarine que sont Etienne M’Bappé (basse) et Mokhtar Samba (percussions), ou encore le pianiste salsa Franklin Lozada, vu l’an dernier sur scène avec Africando. Quand chacun a le rôle qui lui convient, le résultat ne peut qu’être séduisant.

 Ecoutez un extrait de

Ousmane Kouyaté Dabola (Universal Jazz/Universal) 2009