La Rue Kétanou au zénith

Un troisième album studio très attendu.

Tous les feux sont au vert, la Rue Kétanou revient dans les bacs avec A contresens, son troisième album studio. Un disque de grande tenue où le groupe livre comme à l’accoutumé, des chansons pétries d’humanité. Dix ans après ses débuts dans la rue, le trio passe à la vitesse supérieure et s’invite pour une tournée de printemps dans plusieurs Zénith de France. Sans oublier, certainement, quelques bars…

RFI Musique : L’album s’appelle A Contresens. De quoi ou de qui ?
Mourad : ça vient d’une chanson dans le disque, Les derniers aventuriers, qui parle des réfugiés, en disant qu’ils prennent les frontières à contresens. En ce moment, il y a quand même un sens pour prendre les frontières…

Olivier : A contresens, c’est aussi parce qu’on ne fait pas vraiment les choses en temps et en heure comme on pourrait l’attendre d’un groupe qui fonctionne bien. On préfère toujours suivre notre instinct et faire ce qui nous plait, que ce soit des nouvelles idées ou de vieux projets. Nous continuons notre chemin, peu importe le sens qu’il prend tant qu’il nous semble logique à nous trois.

Mourad : C’est un peu une tradition chez nous. On aime bien prendre tout à contresens : ce n’est pas nous qui sommes à la rue, c’est la rue qui est à nous. Je ne sais pas où je vais mais si je le savais, je n’irais peut-être plus… Ce titre est là depuis le début de la conception de cet album, il y a un an. Il nous a plu tout de suite.

Pour votre tournée à venir, vous pourriez vous rebaptiser "les Zénith sont à nous" puisque vous investissez de nombreuses grandes salles !
Mourad : On s’est donné deux mois pour tourner, étant donné que nous avons tous les trois, d’autres groupes. Du coup, ça réduit le temps de jeu. On ne peut donc pas aller dans les bars ou toutes les petites salles et comme en même temps, il y a beaucoup de gens qui veulent nous voir, on s’est permis ça.

Olivier : On sait qu’on peut les remplir. C’est un parti pris qu’on assume complètement. Les bars, on les vit avec nos autres projets, c’est dans notre quotidien. On n’a pas peur de les remplir…

[Mourad et Florent le coupent en chœur.] Et de les vider, surtout ! [Rires]

Olivier : Il y a aussi un petit côté Robin des bois. Certaines dates vont nous coûter de l’argent, qu’on va récupérer ailleurs. Les Zénith vont nous faire gagner des sous ! Et en même temps, nous ne serons pas seuls, ça nous permet de faire des dates avec les copains. On prend du plaisir à prouver à certaines personnes qu’on peut remplir des espaces comme ça. On peut être tout-terrain, il n’y a pas de problème, on le prouve !

C’est quand même un exploit de remplir de telles salles sans aucune apparition sur des médias nationaux ?
Olivier : Debout sur le zinc ou les Ogres de Barback, tu les mets dans un Zénith, ils le remplissent aussi. On s’est constitué un public avec le bouche-à-oreille. Il y a une valeur sûre, là-dedans. Ça fait 10 ans qu’on tourne, les gens qui viennent nous voir ne le font pas à cause d’une grosse pub médiatique.

Mourad : On veut faire les choses normalement, sans être obligé de polluer la vie des gens. Comme le chantait Brassens, si tu n’as pas envie d’écouter mes chansons : "Je les range dans ma guitare !". Nous ne sommes pas là pour imposer quoique ce soit. Et surtout, on ne veut pas de cette pression médiatique. Si tu as envie, on va jouer et sinon on ira à côté ! Ceux qui ont envie d’être curieux, on va les trouver.

Florent : On profite aussi de cette tournée pour filer un coup de main à d’autres projets qui nous tiennent à cœur et qui rament plus que nous. On passe le relais.

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 La Rue Kétanou
 A contresens

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La Rue Kétanou A contresens (La Rue Kétanou / L’autre distribution) 2009
En tournée en France à partir du 3 mars