Superbus, fun toujours

Emmené par la piquante Jennifer Ayache, Superbus a ravi le cœur des ados depuis un premier disque paru en 2002. Leur secret : un clan complice et énergique, et une flopée de tubes pop-rock survitaminés baignés dans un univers glamour inspiré des fifties américaines. Portrait.

Un quatrième album plus électro

Emmené par la piquante Jennifer Ayache, Superbus a ravi le cœur des ados depuis un premier disque paru en 2002. Leur secret : un clan complice et énergique, et une flopée de tubes pop-rock survitaminés baignés dans un univers glamour inspiré des fifties américaines. Portrait.

Mot latin signifiant "fier", Superbus pourrait aussi être synonyme de précocité. A 25 ans à peine, Jennifer Ayache – fille de l’humoriste française Chantal Lauby –, chanteuse et âme du groupe, compte déjà dix ans de carrière dans le monde de la musique L’exploit n’entame en rien le naturel d’une jeune femme plutôt abordable, et plus volontiers portée à mettre en avant le groupe que sa propre personne. "J’ai eu dès l’enfance l’envie de former un groupe, de partager. Mener l’aventure seule aurait été d’un ennui profond", explique-t-elle.

Le groupe réuni au complet, les plaisanteries fusent, les bons mots s’échangent facilement. Au milieu de ces quatre garçons plus âgés (de plus de dix ans, tout de même), Jennifer sourit, participe aux débats, et exerce l’ascendant en toute discrétion. Une sorte de chef de clan familière et amicale. "J’aime ce côté clan avec une fille au milieu, comme Gwen Stefani dans No Doubt", précise l’intéressée. Patrice Focone, guitariste, renchérit : "Superbus, ce n’est pas une artiste solo avec des producteurs sur le dos. Il y a un esprit de camaraderie : nous décidons ensemble de tout".

La fascination américaine

Musicalement aussi, les cinq ont plus d’un atome crochu. Formé en 1999 par Jennifer, Michel (guitare) et François (basse), Superbus est le fruit d’une expérience commune : celle de la musique américaine. Revenue en 1999 d’un séjour linguistique de six mois outre-Atlantique, Jennifer décide - alors qu’elle a quinze ans et qu’elle chante et joue de la batterie depuis ses neuf ans-, de fonder son propre groupe. Même déclic pour Michel après plusieurs années d’études musicales à Boston : "Là-bas, tout est fait pour donner sa chance aux musiciens : il n’est pas rare de voir des adolescents enregistrer un disque et trouver un label. C’était quasiment impensable en France".

Le reste de l’histoire est connue : l’ex-leader des Silmarils, David Salsedo, prend le jeune groupe sous son aile. Les succès s’enchaînent : du single Tchi-Cum-Bah (2002) jusqu’à un Wow (2006) certifié disque de platine. Depuis, leur concentré d’influences made in USA détonne dans la France de Bénabar : beaucoup de pop acidulée tendance No Doubt, un peu de punk californien (pour l’énergie) et, surtout, un amour évident pour Weezer, l’idole dont ils assurent la première partie à Paris. "C’est un groupe méconnu en France, mais énorme aux Etats-Unis, explique Patrice. Leur mélange de pop bubblegum et d’énergie rock a été un modèle pour nous."

Autre signe distinctif de Superbus : l’univers visuel coloré, naïf et parfaitement cohérent avec le côté fun et adolescent assumé par le groupe. Tendance américaine toujours : "Cela me passionne, explique Jennifer. J’ai un faible pour les années 1950, les pins up, Buddy Holly, le mélange de glamour et de naïveté de cette époque. Cela vient sans doute de ma mère, qui est une grande collectionneuse d’objets de ces années-là". Même fascination pour l’image sur Lova Lova – ambiance "nuits parisiennes" cette fois –, un album fabriqué comme les autres "en artisans" (dixit Patrice). Et promis, comme les autres, aux sommets des charts.


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 Superbus
 Lova Lova

 Ecoutez un extrait de

Superbus Lova Lova (Mercury) 2009

En tournée à partir du 16 mai 2009 et en concert au Zénith de Paris le 24 novembre.