Clarika
Comment ne pas se répéter après quinze ans de carrière et quatre albums au compteur ? La chanteuse Clarika semble avoir trouvé la voie en délaissant, quelque peu, son côté dilettante. Epaulé par Jean-Jacques Nyssen et Florent Marchet, elle signe avec Moi en mieux, un cinquième album aux arrangements classieux, proches des musiques de films.
Moi en mieux
Comment ne pas se répéter après quinze ans de carrière et quatre albums au compteur ? La chanteuse Clarika semble avoir trouvé la voie en délaissant, quelque peu, son côté dilettante. Epaulé par Jean-Jacques Nyssen et Florent Marchet, elle signe avec Moi en mieux, un cinquième album aux arrangements classieux, proches des musiques de films.
La preuve que la musique peut complètement modifier la portée d’un texte. Avec Des bulles, Clarika évoque le quotidien peu glamour d’une coiffeuse. Sur ses albums précédents, la Parisienne en aurait certainement dressé une illustration cocasse, touchante mais définitivement souriante. Ici, la pop froide choisie comme écrin ainsi que le renfort des cordes insufflent une portée dramatique inédite aux propos de la chanteuse. Moi en mieux nous offre une nouvelle facette de l’artiste moins légère mais plus ambitieuse. Plus élégante aussi.
La première écoute déconcertera les aficionados. Estompées les envolés pétillantes et les cassures loufoques, place à des arrangements très "classes" au pouvoir d’évocation imparable. Vous sentirez la bise des steppes vous traverser à l’écoute de C’est l’hiver. L’ennui s’inscrit, lui, comme un duel épique digne de Sergio Leone.
Si Jean-Jacques Nyssen et Florent Marchet se sont visiblement beaucoup appliqués à étoffer les envies de Clarika, ils n’ont pas pour autant chercher à la bâillonner. L’espièglerie de la chanteuse reprend le dessus sur le grinçant Rien de tel (qu’une petite chanson), Les Bavards ou Moi en mieux. Surtout, la chanteuse étonne avec la chanson Bien mérité où pour la première fois, elle aborde directement un sujet politique, celui des sans-papiers. Sans démagogie, un texte simple mais pas simpliste servi par une interprétation habité : "Naître en république dans une clinique chauffée, ah ouais, je l’ai bien mérité […]On prend pas un bateau si on sait pas nager, ben non […] tu l’as bien mérité". Clarika ne s’est pas assagie, loin de là, son art a juste gagné en densité.
Ecoutez un extrait de
Clarika Moi en mieux (ULM / Universal) 2009