Mamiso

Avec son premier album a cappella intitulé Espoir Fanantenana, le chanteur malgache Mamiso met en valeur les belles polyphonies de la Grande Île comme savait le faire le groupe Senge avec lequel il s’est fait connaître.

Espoir Fanantenana

Avec son premier album a cappella intitulé Espoir Fanantenana, le chanteur malgache Mamiso met en valeur les belles polyphonies de la Grande Île comme savait le faire le groupe Senge avec lequel il s’est fait connaître.


"Chanter, c’est donner une âme à nos cœurs, des ailes à nos pensées, un essor à notre imagination, du charme à la vie et mille autres choses…" La citation de Platon, légèrement adaptée par Mamiso et reproduite dans le livret de son CD, est le reflet fidèle de la démarche qui guide le chanteur malgache. Et pour cause : ici, la voix est l’élément quasi unique. Ou plutôt les voix, puisqu’il s’agit d’un album de polyphonies, même si elles émanent du même homme, qui a su pour l’occasion se faire aider par la technique afin de relever ce défi artistique.

Conscient que ce type de projet n’est guère évident à défendre dans le monde de la musique aujourd’hui, Mamiso a su le rendre réellement accessible. L’alternance de morceaux relativement courts (deux minutes au plus) et de titres d’une durée plus classique donne un certain rythme à ce disque, sans que jamais le temps paraisse long. La sensation d’être entouré par ce chant puissant, mais qui emplit l’espace en douceur, agit comme un véritable dépaysement.

Ces images et ces senteurs de Madagascar que véhicule Mamiso ressemblent à cette île de l’Océan Indien. Dans sa recherche, l’artiste a voulu faire cohabiter certains styles traditionnels de différentes régions, à l’exemple du horija betsileo et du banaiky antandroy qui se côtoient sur Azafady. Tout au long de l’album, il mélange les dialectes, en profite pour utiliser des mots anciens peu usités afin qu’ils ne disparaissent pas.

Parfois, ce sont les souvenirs qui remontent à la surface, comme pour Rila, inspiré par les chants d’encouragement entendus dans les rizières ou les plantations de caféiers. Souvenir de l’époque Senge puisqu’elle figurait sur l’album Arembelo enregistré par le trio, la chanson Peuple du monde a été réarrangée. Mamiso a rajouté des voix, des percussions qu’il fait avec sa poitrine, ses mains, sa bouche. Ce qui semble être le dernier morceau du disque ne l’est pas tout à fait : après quelques minutes de silence, voilà que démarre Gonotake, nulle part annoncé… Une façon pour Mamiso de donner un aperçu de son prochain disque, dans un registre cette fois fort différent.

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 Mamiso,
 dans l'esprit de Senge

 Ecoutez un extrait de Azafady

Mamiso Espoir Fanantenana (Nuage 7) 2009