Les labyrinthes de Malajube

Trois ans après Trompe l’œil et à l’issue d’une longue tournée qui a mené la formation québécoise hors-norme sur tous les continents, Malajube propose Labyrinthes. Julien Mineau, guitariste, chanteur et compositeur, nous raconte le voyage et la création de ce nouveau disque.

Troisième album

Trois ans après Trompe l’œil et à l’issue d’une longue tournée qui a mené la formation québécoise hors-norme sur tous les continents, Malajube propose Labyrinthes. Julien Mineau, guitariste, chanteur et compositeur, nous raconte le voyage et la création de ce nouveau disque.

RFI Musique : Avez-vous eu du mal à vous remettre à composer après le succès international remporté par Trompe l’œil ?
Julien : Pas du tout. Nous avions très hâte de créer de nouvelles pièces. Je préfère vraiment le studio au live. J’aime le défi des débuts de tournée mais, après cinquante spectacles, ça commence à être bien rodé ! L’ensemble de la tournée Trompe l’œil a transformé les choses pour nous. Avant cela, je n’avais jamais mis les pieds à l’extérieur du Canada et des États-Unis. Nous avons joué dans la plupart des pays industrialisés, dont le Japon. On apprend énormément en tournée, mais on préférerait être en composition plus souvent …

Comment avez-vous composé Labyrinthes ?
Je compose généralement à la guitare ou au piano. J’ai chez moi au moins deux pianos électriques, deux orgues, quatre ou cinq claviers, un piano … Dans Malajube, chaque membre peut contribuer à tous les aspects d’une pièce, parce que nous savons tous jouer de chaque instrument. Cette fois-ci, on a enregistré tous ensemble en live. Ça donne un résultat plus épuré, et la période d’enregistrement a été moins longue que pour Trompe l’œil. Le résultat ressemble à une petite musique d’épouvante, comme sur les vieilles cassettes d’Halloween, mais en plus rock ! J’aimerais un jour réaliser moi-même l’un de nos albums, mais pour Labyrinthes nous avons fait appel à un pro. Pour ce qui est des paroles, je les écris seul et les gars n’entendent pas les textes avant le moment où on enregistre.

De quelle pièce êtes-vous le plus fier ?
Mes préférées sont Porté disparu, Luna et Dragon de glace. J’aime aussi les autres, mais le type de performance est différent. Par exemple, Cristobald, la dernière de Labyrinthes, n’est pas grand-chose sur disque mais en show, c’est l’une des meilleures à jouer ! 

Vos préférées sont donc les plus pop ?
À nos débuts, nous faisions de la musique bien bizarre ! Puis on en est venus à faire quelque chose d’assez simple pour le CD Le compte complet. Ensuite, on a voulu faire un album plus obscur, puis maintenant on redevient plus pop. J’improvise, mais c’est un peu le cycle de l’humeur. Après avoir été super négatif, tu as envie d’être positif. Mes textes sont en général plutôt dépressifs. Pour la musique, c’est un peu différent; elle peut être ténébreuse mais avec une intention drôle, ou l’inverse : la musique est joviale, mais l’intention est triste … On a assez donné dans la déprime. Je pense que je suis dans une phase plus joyeuse.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
On a terminé un premier projet de bande sonore pour un film avec quelques pièces enregistrées en studio pour Labyrinthes, mais non utilisées. De mon côté, j’avais aussi des enregistrements à la tonne, donc j’ai pioché là-dedans. Je m’amusais à placer de la musique qui date de deux ans sur des images, en fonction de leur rythme, à couper dans les chansons pour que ça convienne, à les décaler, à mettre des pauses … Je suis très content de ce qu’on a fait et j’ai adoré l’expérience. Ça fait une bande originale de film très … spéciale !

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 Malajube
 Labyrinthes

Malajube Labyrinthes (Cooperative Music) 2009

Actuellement en tournée en Europe. En concert au Point éphémère, à Paris, le 19 mai 2009