Ariane Moffatt

Après Le Cœur dans la tête, la chanteuse de Montréal signe un album jubilatoire et réussit le grand écart entre chanson accessible et électro barrée, douceur et rage de vivre. Son meilleur disque à ce jour.

Tous les sens

Après Le Cœur dans la tête, la chanteuse de Montréal signe un album jubilatoire et réussit le grand écart entre chanson accessible et électro barrée, douceur et rage de vivre. Son meilleur disque à ce jour.

On connaissait Ariane Moffatt pour son éclectisme, sa voix formée au jazz et, surtout, ses chansons mélancoliques aux nappes électro encore nostalgiques des années 1990 (sur l’album Aquanaute). Pour Tous les sens, l’artiste sort de sa chrysalide et s’affirme. Libérée, semble-t-il, du poids de l’introspection perpétuelle.

Moins noir que le précédent opus, cet album respire l’ivresse, la vitalité retrouvée, que ce soit dans le chant, le rythme ou les mots. "J’ai voulu sortir de mon inspiration plus tourmentée. Prendre un peu de recul et faire ressortir l’énergie de la chair et du désir. Quelque chose de plus candide et sensuel." L’irrésistible single Je veux tout et ses cuivres très New Orleans résume à peu près l’affaire. La chanteuse y campe son personnage d’amoureuse passionnée que l’on croise à d’autres endroits, vorace dans Tous les sens ou sentimentale sur Perséides.

La réalisation, signée du franco-québécois Jean-Philippe Goncalves – collaborateur, entre autres, de Pierre Lapointe et de Lauryn Hill – souffle le chaud et le froid de manière admirable. La Fille de l’iceberg et ses boucles féeriques rappellent le meilleur d’Emilie Simon, l’excellent intermède En l’air flirte avec le hip-hop. Fidèles à leur temps, les sons électro sont rêches et percutants, l’orchestration inventive et fluide (L’Equilibre), l’ensemble d’une rare efficacité. Dans Tous les Sens, une promesse tenue.

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 Ariane Moffatt

Ariane Moffatt Tous les sens (Sony Music)

En concert le 19 mai à la Maroquinerie, à Paris, puis en tournée en France et au Québec.