Phoenix au firmament

Une épopée entre pop et électro

Comme on dit dans les campagnes : "Ils ne se mouchent pas du coude" les  membres de Phoenix ! Wolfgang Amadeus Phoenix, rien que ça, comme titre de leur quatrième album! Un élan de provocation bien senti puisque ce disque se révèle très largement à la hauteur de leur discographie. Branco, guitariste lunaire, se confie.

RFI Musique : Avec cette nouvelle création, on a l'impression que vous revenez au style pop-électro qui vous a fait connaître ?
Branco : It's Never Been Like That, notre album précédent, était très sec. Même si on ne se l'est jamais dit entre nous, il y a eu un mouvement de balancier qui nous a portés vers des textures plus épaisses pour celui-ci. Et puis, on retravaillé avec Philippe Zdar (membre du groupe Cassius, ndlr) qui était sur United, notre premier disque. De toute façon, tous les clichés ont une part de vérité. Dans l'état d'esprit, il y avait cette idée de nouveau départ, de découverte.

Pourquoi avez vous mis à disposition gratuitement 1901, le premier extrait du disque, sur Internet ?
Pour nous, le monde moderne est fabuleux : pouvoir, sans filtre, donner directement notre musique aux amateurs. C'est tellement idéal qu'on ne peut pas ne pas le faire. Quand on a passé un an et demi en studio, on ressent de la jubilation à lâcher un morceau dans la nature. Il y a encore quelques années, cette opération aurait demandé des mois de préparation avec des usines, des attachés de presse, alors que maintenant c'est une décision qu'on prend en trois minutes entre nous.

Vous n'avez pas peur que, du coup, les amateurs y prennent goût et téléchargent l’intégralité sans payer ?
Forcément, il y a un petit prix à ce plaisir. C'est sûr qu'il y a beaucoup de gens qui vont télécharger notre album, il était déjà sur le Net avant sa sortie officielle ... Mais on profite tellement des avantages de la modernité que ce ne serait vraiment pas chic de notre part de nous plaindre. Et puis, ça va pousser les artistes et les maisons de disques vers la consistance.

Vous êtes restés un an et demi en studio ! ?
On a une méthode de travail un peu particulière. Je ne sais pas comment ça se passe chez les autres. Nous, nous n'avons pas de compositeur principal. On compose ensemble et, dès qu'on a une idée, on enregistre. Il se peut qu'on trouve une bonne idée mais qu'on n’arrive pas à l'intégrer ou à la jouer, alors on recommence. Ça se passe par allers et retours. Jusqu'à la dernière seconde, le principe même d'un morceau peut changer. C'est une méthode que, nous-mêmes, avons du mal à comprendre. Il y a toujours un moment où le morceau est là, mais c'est souvent très très très tard. Alors, ça prend du temps ...

Et en un an et demi, vous n'avez écrit "que" dix titres ?
Oui ! On a dû enregistrer six mille bribes de morceaux. Mais c'est vrai qu'on est assez peu productifs ! Il n'y aura pas vraiment d'inédits à venir. On doit avoir huit cents couplets ! Ce sont juste des choses qui nous encombrent le cerveau, des idées qui ne sont pas assez bien et dont il faut se séparer. On vient d'extraire une cinquantaine de ces "brouillons" et on va les presser sur vinyles, ce sera comme un journal de la création du disque.

Vous êtes encore un groupe français ? On a l'impression que vous êtes plus souvent à l'étranger que dans l'Hexagone ?
Plus ça va et plus on aime la France, on adore être Français. Quand on était enfants, on voulait partir de notre pays, on était attirés par l'exotisme mais maintenant, on se rend compte de la beauté de la France. Un petit café le matin sur une petite place de village ...

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 Phoenix
 Wolfgang Amadeus Phoenix

Phoenix Wolfgang Amadeus Phoenix (Cooperative music / V2 / PIAS) 2009

Actuellement en tournée internationale