Ziskakan
Après avoir suivi la piste indienne puis celle des gitans sur ces deux albums précédents, Ziskakan aborde une autre composante de la culture réunionnaise avec son Madagascar. Un album qui marque le trentième anniversaire de ce groupe devenu une véritable institution sur son île, avec son maloya aux accents folk.
Madagascar
Après avoir suivi la piste indienne puis celle des gitans sur ces deux albums précédents, Ziskakan aborde une autre composante de la culture réunionnaise avec son Madagascar. Un album qui marque le trentième anniversaire de ce groupe devenu une véritable institution sur son île, avec son maloya aux accents folk.
Gilbert Pounia, le fondateur de Ziskakan, ne s’est rendu qu’une seule fois à Madagascar. Mais il s’était toujours dit qu’il faudrait qu’un jour son groupe opère un rapprochement avec la Grande Île, située à moins d’un millier de kilomètres des côtes réunionnaises. L’occasion s’est présentée lorsque Serge Urlentin lui a montré quelques-uns de ses écrits. Cet ancien footballeur (qui avait déjà participé à Banjara en 2007 et qui signe ici plus de la moitié des textes), ouvre une nouvelle voie dans la poésie créole en l’enrichissant de vocabulaire malgache, appris durant sa jeunesse. Dans le travail de Serge Urlentin - expliqué sur le livret du disque en version originale ou dans une adaptation en français - on sent que chaque mot renvoie d’abord à une image. Chez le chanteur de Ziskakan, cela a éveillé de vieux souvenirs : ses attaches avec Madagascar.
En plongeant dans son passé, Gilbert Pounia a aussi retrouvé d’autres personnages qu’il évoque dans ses propres textes. Lui qui fut éducateur tient à redonner un nom à deux sans domicile fixe souvent croisés dans le Saint-Denis des années 1960, Léone Claire ek Augustin Mourougapin. Il se rappelle aussi d’Henry Madoré (Moin mi domand pardon), un chanteur de rue d’origine mauricienne qui avait un jour tendu sa guitare au jeune Gilbert en lui disant : "Joue, mon garçon ".
Sur chaque titre, l’équipe de musiciens est partie du texte pour structurer la musique. A l’origine, le chanteur avait imaginé un disque entièrement acoustique. La collaboration avec le réalisateur Erick Benzi, remarqué entre autres avec Yannick Noah et Jean-Jacques Goldman, a changé la donne. Et si le maloya de Ziskakan est toujours imprégné en profondeur par l’esprit folk, les guitares sont prêtes à se durcir, comme sur Machokay, pour donner une forme bien plus rock.
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Gilbert Pounia
Ziskakan Madagascar (MDC Prod) 2009
En concert pour fêter ses trente ans de carrière le 30 mai 2009 au Tampon, à La Réunion.