Le futur, version Rinôçérôse
Rinôçérôse, le duo montpelliérain propose depuis quinze ans un menu convivial, entremêlant finement rock et électro. FutuRINO, quatrième album studio, continue à explorer cette recette ravigotante : rythmes dansants, guitare, effets synthétiques et une énorme louche de mélodies roboratives. Rencontre avec Patou et Jean-Philippe.
Quatrième album studio
Rinôçérôse, le duo montpelliérain propose depuis quinze ans un menu convivial, entremêlant finement rock et électro. FutuRINO, quatrième album studio, continue à explorer cette recette ravigotante : rythmes dansants, guitare, effets synthétiques et une énorme louche de mélodies roboratives. Rencontre avec Patou et Jean-Philippe.
RFI Musique : Comment avez-vous choisi les différents chanteurs qui interviennent sur FutuRINO ?
Jean-Philippe : Ce qui nous guide c'est la voix, le timbre, la musicalité. On veut aussi des univers très marqués. On écoute des disques et à partir du moment où on sent qu'il y a un potentiel, on y va, on contacte le manager. On se fiche des images médiatiques. Une fois, on avait fait ça avec un clochard dans la rue. Il avait une voix fabuleuse mais aucun sens de la mesure, sorti du contexte de la rue, on n'arrivait pas à en faire grand chose.
Patou : Chaque artiste vient chez nous. On ne fait pas de musique au départ, on se concentre sur des trucs ludiques comme visiter Montpellier. C'est avant tout une rencontre humaine, on essaie de se "sentir". Puis on s'enferme un ou deux jours dans un studio et là, le chanteur découvre le morceau. On ne fait rien écouter avant pour garder cette spontanéité.
Il y a un concept sur ce nouvel album ?
Patou : On a toujours eu des concepts. Là, c'est né de notre collaboration avec les membres du collectif Electronic Shadow qui œuvrent dans les arts numériques. Ils ont mis au point la scénographie de nos concerts, nos visuels de pochette. C'est eux aussi qui ont réalisé notre dernier clip.
Jean-Philippe : Ils sont passionnés par le futur et nous, par le passé. C'est un choc des cultures.
Patou : En gros, c'est l'histoire d'une ville imaginaire, c'est un délire futuriste avec le slogan "Futur is now".
Jean-Philippe : On ne s'est pas dit qu'on allait faire la musique du futur. Nous, ce qu'on cherche c'est du fun et des bonnes vibrations. Avec Ninja par exemple [chanteuse sur le titre Time Machine, ndr], on voulait faire un truc sur la machine à remonter le temps. Elle a écrit un texte sur son petit ami qui était beaucoup plus sympa avec elle neuf mois auparavant. Ça illustre aussi sa jeunesse, neuf mois pour elle, c'était il y a longtemps. Elle lui dit que ce serait cool qu'il aille dans la "Time machine" pour que ce soit comme avant. Du concept, chacun en fait ce qu'il veut et ça donne un album autour de cet univers esthétique de ville futuriste.
Et vous n'avez jamais eu envie de chanter ?
Jean-Philippe : Patou a chanté un titre qu'on n'a pas retenu sur l'album, elle n'assume pas sa voix.
Patou : On n'a pas l'égo nécessaire. Rinôçérôse, c'est tout sauf ça. Nous, on aime prendre le talent des autres et le mêler au notre.
Après le rachat de V2 par Universal, vous êtes maintenant sur un label important. Ça y est vous êtes devenu des cadors de la musique !?
Jean-Philippe : Pas du tout. C'est un peu une galère de se retrouver ici. C'est trop gros comme label pour nous. Il y a de gens de bonne volonté, mais c'est un paquebot, plus adapté pour travailler des artistes de variété.
Patou : Nous, on est Rinôçérôse, on n'est pas des stars. On vend un peu, mais dans plein de pays. Et la France, ce n'est pas le pays avec lequel on est le plus à l'aise, contrairement aux Etats-Unis et au Japon. On se retrouve dans une grosse structure complètement décalée par rapport à notre notoriété et qui ne sait pas travailler avec l'étranger, mis à part un peu le Canada et la Belgique, car ce n'est pas sa vocation.
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Rinôçérôse
FutuRINO
Rinôçérôse FutuRINO (V2/Polydor/Universal) 2009