Dick Annegarn au Grand Théâtre

Pour la première soirée de cette édition des Francofolies, ce 10 juillet, Dick Annegarn se produit dans la salle du Grand Théâtre. Un concert complet depuis longtemps mais une prestation à risque pour le chanteur. L’assistance s’est déplacée en masse pour le second artiste programmé, Vincent Delerm.

En attendant Vincent…

Pour la première soirée de cette édition des Francofolies, ce 10 juillet, Dick Annegarn se produit dans la salle du Grand Théâtre. Un concert complet depuis longtemps mais une prestation à risque pour le chanteur. L’assistance s’est déplacée en masse pour le second artiste programmé, Vincent Delerm.

Deux ados trépignent au premier rang. Ils ont leur place depuis trois mois. Ils n’en peuvent plus d’attendre. Juste avant le concert, ils s’interrogent à haute voix : "Pourquoi il y a une batterie sur scène ?" Un quadra leur répond : "C’est pour Dick Annegarn." Les deux se regardent les yeux ronds : "Ah oui, c’est vrai, on l’avait oublié, lui !" Dans son immense majorité, l’assistance attend Vincent Delerm. Les plus jeunes ne connaissent pas le chanteur d’origine hollandaise.

Alors forcément ils sont surpris quand débarque ce grand échalas sur scène. Entre deux chansons, Dick Annegarn part dans des digressions sur les scouts ou le désert. Son accent, ses délires surréalistes interloquent. Bavard comme à son habitude, le chanteur semble évoluer sans filet. Passé le premier moment de surprise, l’engouement est palpable. Classé à tort en chanson française, Dick Annegarn pratique un blues poétique ou moqueur. Spectacle dans le spectacle, ses mains défilent, s’enroulent sur sa guitare. Sans aucune ostentation, le chanteur délivre un jeu fluide, à faire pâlir "Mr Slow Hand", Eric Clapton.

L’artiste alterne nouveaux titres (D’abord un  verre, Jacques …) et vieux standards (Bruxelles, Mireille…) Parfaitement à l’aise, il se permet même de rappeler à l’ordre le public sur Les Tchèques : "Moi je préfère quand vous ne tapez pas des mains, on dirait l’Armée rouge !" Et l’assistance, hilare, de reprendre le refrain en chœur. Entre deux éclats de rire, le chanteur, volontiers bouffon, se fait aussi poète. Ses chansons sincères et dépouillées, soutenues par des cuivres, offrent un superbe espace de rêverie… Qui m’entend résonne encore longtemps après ses dernières notes.

De belles retrouvailles pour les adeptes. Certainement, une belle découverte pour les autres…