Moments de grâce aux Fitzcarraldo sessions
D’un côté la scène Saint-Jean-d’Acre, Renan Luce et ses 12 000 spectateurs, de l’autre la plus modeste Motte Rouge avec quelques centaines de chanceux réunis pour découvrir The Fitzcarraldo Sessions ce dimanche 12 juillet. Un projet en avant première du groupe rock Jake The Ripper. Parfois déroutant mais finalement envoûtant.
Quand Dominique A ou Syd Matters accompagne Jake The Ripper
D’un côté la scène Saint-Jean-d’Acre, Renan Luce et ses 12 000 spectateurs, de l’autre la plus modeste Motte Rouge avec quelques centaines de chanceux réunis pour découvrir The Fitzcarraldo Sessions ce dimanche 12 juillet. Un projet en avant première du groupe rock Jake The Ripper. Parfois déroutant mais finalement envoûtant.
Qui fait l’identité d’un groupe : son chanteur ou ses musiciens ? Affilié à la mouvance rock art, le groupe parisien Jake The Ripper, délesté de son vocaliste, a décidé d’enquêter en réunissant une quinzaine d’artistes français et anglo-saxons. Les instrumentistes ont confronté leurs compositions aux timbres de Dominique A, Moriarty ou Joey Burns (Calexico).
Un pari un peu dingue, très justement intitulé The Fitzcarraldo Session, en hommage au film de Werner Herzog où un marchand décide en toute simplicité de faire construire un opéra en plein milieu de la forêt amazonienne ! We hear voices, l’album fruit de ces collaborations sortira à l’automne prochain mais les Francofolies ont eu le bon goût de nous offrir une mise en bouche sur la scène de la Motte Rouge.
Le concert débute sur un ton un rien larmoyant avec les passages de Syd Matters et Craig Walker (ex-Archive). L’atmosphère s’électrise enfin avec l’apparition de la chanteuse Cléo, pour une prestation digne du meilleur de Portishead. Phoebe Killdeer, une des voix les plus attirantes du projet Nouvelle Vague, fait encore monter la pression. Elle se lance dans une ballade jazzy rehaussée d’un refrain aux cuivres incandescents.
Dominique A se taille la part du lion. Tel le roi Midas, il transforme tout ce qu’il touche en or. Les musiciens donnent de l’ampleur à son interprétation, la musique prend une tournure orchestrale avec force renfort de cuivres et de cordes. La pleureuse, je cours dans la ville, le Bruxellois d’adoption nous assène la bande originale du film que chacun rêverait de voir.
La soirée se clôt sans savoir si Jake The Ripper a trouvé la réponse à sa question existentielle. Qu’importe l’arrivée, vu la beauté du voyage.