Michel Delpech

Sexa

Cinq ans après Comme Vous, le chanteur livre avec son nouvel album Sexa (sur des arrangements impeccables et majestueux signés Jean-Philippe Verdin), l’un de ses plus beaux albums.

Fils d’artisan, Michel Delpech a l’amour du travail bien fait, de l’œuvre patiente et façonnée pour durer. Sexa en est un exemple parfait : rien ici n’est clinquant ou superflu, le disque est long en bouche, les chansons s’apprécient davantage encore après plusieurs écoutes.

Magistrale, l’entrée en matière signée Pierre Grillet et Ben Ricour (Je passe à la télé) concentre tout ce que Delpech fait de meilleur depuis des années : voix de crooner un peu brisée, chronique drôle et acide sur les mœurs télévisuelles et pointe d’autodérision.

Puis viennent les guitares saturées de Lettre à tous ceux-là, chanson de la rédemption, et de L’Age d’Or, et l’on bascule avec délice dans l’univers bancal et sinueux du Bowie de la fin des seventies. Ce n’est pas le moindre des exploits de ce Jean-Philippe Verdin, a.k.a Readymade FC, arrangeur issu de l’électro dont nous reparlerons forcément. Ses orchestrations de cuivres et cordes, mêlées à des guitares rock ou à de l’électro ouateuse (les magnifiques Les Belles et l’Automne et Je ne t’aurais pas vue), donnent à Sexa une dimension classieuse et moderne à la fois.

A part peut-être Des Compagnons un peu tire-larmes, les moments de faiblesses sont rares : tour à tour grinçant, mélancolique et entraînant, ce Delpech-là nous tient en haleine de bout en bout. C’est sûr, la soixantaine lui réussit.

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Michel Delpech Sexa (AZ) 2009