Mangalor

Jeudi 6 août, 14 heures. En concert sur la scène de Terre Sainte, le quartier des pêcheurs de Saint-Pierre, le jeune groupe Mangalor défend un maloya respectueux des traditions mais résolument contemporain. Rencontre au quartier.

La relève maloya

Jeudi 6 août, 14 heures. En concert sur la scène de Terre Sainte, le quartier des pêcheurs de Saint-Pierre, le jeune groupe Mangalor défend un maloya respectueux des traditions mais résolument contemporain. Rencontre au quartier.

Les musiciens de Mangalor ont installé leur roulèr, kayamb et autres petites percussions dans la cour de la maison familiale de Laurent, dans le quartier de la Ravine Blanche. C’est là, coincé entre la rue et le jardin de sa grand-mère, que le groupe Mangalor a grandi et a commencé en avril 2007 à imaginer un maloya qui leur ressemble.

Mangalor, c’est le nom qu’on donnait à la brisure de riz importée d’Inde, après la deuxième guerre mondiale. C’était un plat populaire, mauvais mais bon marché, qui nourrit toute une génération de Réunionnais. La saveur amère d’une époque… Celle du maloya des anciens : Firmin Viry ou Granmoun Lélé. Tous les membres de Mangalor sont nés bien après. Pascal, le compositeur, est né en 1969 dans une famille qui pratiquait les servis kabaré, ces cérémonies qui invitent les ancêtres à partager un moment avec les vivants, à travers la transe du maloya.

Mangalor fait partie de la nouvelle génération de musiciens réunionnais, soucieux de préserver leur "kiltir créyol" et de la faire vivre avec son temps. Mangalor joue du maloya roots, mais raconte le quotidien de La Réunion : la chanson Treiz an croque le destin brisé d’une fille-mère, ou Maria, une histoire d’amour entre l’île et la métropole. Tous pratiquent le maloya comme un passe-temps. Dans la vie, ils sont chef de chantier dans le bâtiment, employé de mairie, chômeur, ou chauffeur livreur … Jamais ils n’ont mis le pied en studio, mais dans la cour familiale, leur maloya sonne rudement bien.