Incontournable "risofè"
C’est certainement le moment le plus attendu du festival Sakifo : le "risofè", concert matinal du dernier jour du festival, rend cette année hommage au truculent Arnaud Dormeuil du théâtre Vollard. Un régal !
Un nourrissant réveil musical
C’est certainement le moment le plus attendu du festival Sakifo : le "risofè", concert matinal du dernier jour du festival, rend cette année hommage au truculent Arnaud Dormeuil du théâtre Vollard. Un régal !
Traditionnellement, à la Réunion, le "risofé" est un plat de riz préparé la veille et réchauffé au petit matin pour rassasier les coupeurs de canne. Au festival Sakifo, on le sert en musique aux festivaliers affamés. Il est 9 heures du matin, dans le quartier populaire de Terres Saintes et le public attend, déjà très nombreux. Cette année, le "risofé" rend hommage à Arnaud Dormeuil, un des piliers du théâtre Vollard, décédé à Paris à l’automne 2008.
Né dans une famille de ségatiers (chanteurs et joueurs de séga, ndlr) au quartier Bellepierre à Saint-Denis, Arnaud Dormeuil, un jeune maçon, est arrivé par hasard au théâtre en 1982, pour ne plus jamais en repartir. D’abord musicien, il devient ensuite comédien incontournable du théâtre Vollard – et notamment un impeccable Ubu réunionnais. Dans la tradition la plus pure du théâtre populaire, la compagnie accompagnait toujours ses pièces de ségas endiablés.
Ce matin-là au "risofé" du Sakifo, le Vollard Combo et Tropicadero, deux formations proches de la compagnie, commencent donc par un bain de foule musical, avec le morceau Séga le Train. Bientôt, une vingtaine de personnes navigue sur scène, à commencer par Jean Luc Trulès, chef d’orchestre de Tropicadero et Danyel Waro, qu’on ne présente plus.
Le théâtre Vollard, Ziskakan et Danyel Waro ont en effet permis dans les années 1980 une "movida créole", en faveur de la culture populaire réunionnaise. Le poète Waro lit un long et sublime texte en hommage à Arnaud Dormeuil et, bientôt, les musiciens remontent sur scène. Le tambour roulèr, pulsation vitale du maloya, devient un cœur qui bat puissamment. Arnaud Dormeuil est là, on l’entend.