De Palmas dans son univers
Sortir, le cinquième album du chanteur d'origine réunionnaise, Gérald De Palmas, a connu une genèse singulière, qui l’a invité à rompre avec quelques-unes de ses habitudes.
Nouvel album Sortir
Sortir, le cinquième album du chanteur d'origine réunionnaise, Gérald De Palmas, a connu une genèse singulière, qui l’a invité à rompre avec quelques-unes de ses habitudes.
"A chaque fois, j’ai l’impression de m’investir beaucoup dans mon disque. Là, ça a été beaucoup plus." La sortie de Sortir est peut-être pour Gérald De Palmas d’une importance symbolique plus forte qu’avec certains autres de ses albums : cinq ans après L’Homme sans racines, l’album de son retour a été écrit, joué, enregistré et réalisé seul. L’investissement a été énorme, en effet : "Jusque-là, je faisais mes disques en six ou sept mois. Celui-ci m’a pris dix-sept mois de studio".
Il ne le cache pas : le déclic est survenu quand, après avoir travaillé sur quelques chansons, il appelle son groupe ; là, à la première répétition, il est envahi par la sensation de recommencer pour la troisième fois au moins le même processus sur la même matière. Alors il s’enferme en studio et essaye, essaye, essaye. Sa passion pour John Barry et quelques autres grands compositeurs de musiques de film lui donne, au bout de six mois, une direction de travail qu’il pense la bonne.
Gérald De Palmas dès lors reste des mois seul derrière la console d’un petit studio, à Puteaux. Là, sans même passer de l’autre côté de la vitre comme pour des prises de son "normales", il joue de la guitare, des percussions, de la basse, travaille ses samples, chante en s’enregistrant lui-même, sans autre compagnon de travail que des pochettes de 33 tours de Robert Palmer pendues au mur. Il pose le micro très près de la guitare pour saisir jusqu’au frottement des ongles sur les cordes, toutes les nuances du souffle dans la voix… L’autarcie ne lui fait pas peur, lui qui s’avoue "assez fan de gens qui ont entièrement créé leur univers musical". Cela ne fait pas, pour autant, un disque strictement intimiste : De Palmas a trop d’envies cinématographiques pour ne pas les restituer en bidouillant sur son ordinateur les prises de ses chansons.
Sortir est son cinquième album en quinze ans, depuis ce Sur la route qui fut une des chansons les plus diffusées à la radio dans les années 1990. De l’expérience ? "Je n’ai pas besoin de finir une chanson pour savoir si elle est bien. Je le vois même de plus en plus tôt." Mais pas beaucoup plus : De Palmas compte parmi ces artistes que rien ne distingue, dans leur vie de tous les jours, du commun des mortels. Et il fait volontiers de ses faiblesses la matière de ses chansons, disant tout droit le désamour, la défaite, la solitude, l’abandon, la déprise du cœur, le morne désespoir… "La question du style m’excite assez peu au moment de l’écriture, je n’ai jamais eu envie de jouer sur les mots. J’ai plutôt envie d’exprimer des choses. " Il avoue toutefois chercher à "passer du texte de variétés à des textes avec plus de nuances".
Et, d’ailleurs, il ne retrouve pas le public comme s’il était une grosse star pop : après quelques concerts provinciaux discrets en juin, il a entamé en octobre une tournée des salles moyennes avant un Olympia le 16 novembre, jour de la sortie de Sortir. Ce ne sera qu’au printemps 2010 qu’il commencera sa grosse tournée des Zénith.
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Gérald de Palmas
Sortir
Gérald de Palmas Sortir 2009
En concert le 16 novembre 2009 à l’Olympia, à Paris.