Eddy Mitchell retourne au cinéma

Dans un an exactement, Eddy Mitchell commencera la dernière tournée de sa carrière en même temps qu’il sortira un album de chansons nouvelles. En attendant, il rend hommage aux chansons de cinéma avec Grand écran, dans lequel il reprend avec charme Dylan, Sinatra, Aznavour ou son éternelle Dernière séance.

Nouvel album, Grand écran

Dans un an exactement, Eddy Mitchell commencera la dernière tournée de sa carrière en même temps qu’il sortira un album de chansons nouvelles. En attendant, il rend hommage aux chansons de cinéma avec Grand écran, dans lequel il reprend avec charme Dylan, Sinatra, Aznavour ou son éternelle Dernière séance.

On l’a toujours su : Eddy Mitchell est un fou de cinéma. Comme animateur de télévision (la légendaire Dernière séance de 1982 à 1998), comme acteur (de Coup de torchon au Bonheur est dans le pré) et comme chanteur et auteur de chansons, il n’a jamais cessé de célébrer les légendes, les émotions et les plaisirs du cinéma, et notamment des grandes légendes de l’écran hollywoodien. Voulant s’offrir à son tour un album de reprises de grandes chansons du répertoire, il n’a pas tardé à orienter ses recherches et ses choix vers les classiques du cinéma. Et cela lui donne l’occasion d’un autoportrait peut-être encore plus parlant que certains des disques qu’il s’est écrits lui-même.

Dans Grand écran, on croise en effet Bob Dylan avec une nouvelle adaptation de Knockin’ on Heaven’s Door signée de Claude Moine lui-même (ndlr : le vrai nom d'Eddy Mitchell), des classiques très français, même si certains sont passés par le cinéma américain (Je t’appartiens de Bécaud, Hier encore d’Aznavour, Les Feuilles mortes de Prévert et Kosma, Pleurer des rivières que l’on connaît par Viktor Lazlo plus que par Julie London) mais aussi des classiques si américains que leur importation en français est forcément un choc. Ainsi une nouvelle version d’I Walk the Line de Johnny Cash, devenu Je file droit sous la plume de Jérôme Attal (la première version française, aux temps yé-yé, s’intitulait Ping Pong), qui sonne avec une virilité très latine, ou une vision très romanesque de It Was a Very Good Year (Ma plus belle année).

Crooner français, conquérant européen de la musique populaire américaine, Eddy Mitchell se tient – ici plus que jamais – à mi-chemin des légendes d’outre-Atlantique et des variétés françaises. Les érudits qui connaissent les vénérables interprétations de Seize tonnes par Armand Mestral ou Jean Bertola dans les années 50 mesureront le chemin parcouru : on a compris le swing, on a compris la pèche, on a compris le rythme, mais Eddy conserve cette sorte de quant à soi mêlé d’indécrottable romantisme qui est la marque des chanteurs français. D’ailleurs, quand il chante Over The Rainbow en duo avec Melody Gardot, il se garde bien de chanter en anglais…

Eddy Mitchell Grand écran (Polydor-Universal) 2009.
En tournée à partir du 16 octobre 2010