Ismaël Wonder
S’il n’est pas le plus connu des reggaemen africains, Ismaël Wonder n’en est pas le moins talentueux. A 33 ans, le chanteur ivoirien sort son cinquième album intitulé SOS qui met parfaitement en valeur sa culture mandingue tout en restant attaché aux racines jamaïcaines de sa musique.
SOS
S’il n’est pas le plus connu des reggaemen africains, Ismaël Wonder n’en est pas le moins talentueux. A 33 ans, le chanteur ivoirien sort son cinquième album intitulé SOS qui met parfaitement en valeur sa culture mandingue tout en restant attaché aux racines jamaïcaines de sa musique.
Ismaël Wonder fait partie de ces artistes dont on se souvient après les avoir écoutés une seule fois, tant ils savent créer la surprise. Pharaon, son premier album paru en France en 2005 mais le quatrième de sa carrière, laissait apparaître de réelles qualités, même si sur certains titres planait une ombre bien connue : l’école du reggae en Côte d’Ivoire, et plus largement dans toute Afrique de l’Ouest, reste marquée en profondeur par le style d’Alpha Blondy qu’elle est souvent tentée de reproduire, consciemment ou non.
S’en affranchir signifie avoir trouvé sa voie. Avec SOS, Ismaël y est parvenu. Moins de guitare rock, un reggae aux bases plus jamaïcaines tout en conservant souvent des tempos relativement enlevés. L’ensemble possède une indéniable couleur africaine. Les sonorités du tamani (tambour d’aisselle) et du n’goni, n’y sont pas étrangères, mais c’est en premier lieu le chant qui confère à ses morceaux leur originalité. Les attaches maliennes de l’artiste, par sa mère, s’entendent dans sa façon d’interpréter ses textes, écrits en partie en français (SOS, Un choix, Dites leur…).
Lui qui, enfant, a appris à réciter le Coran sur un mode mélodique presque chanté, a conservé ce côté arabo-oriental dans son reggae. La combinaison paraît aussi naturelle que séduisante, que ce soit sur Wélé, ou encore Ya allah qui se détache des autres titres de l’album par son côté acoustique prononcé. C’est d’ailleurs cette direction que l’Ivoirien avait prise avant de croiser la route de Mo Kalamity, chanteuse dont la renommée ne cesse de croître sur la scène reggae en France.
Après l’avoir invité pour un duo, elle lui a présenté ses producteurs, anciens membres du groupe Exode. Quelques temps plus tard, ceux-ci proposaient à Ismaël de l’aider à faire un disque plus roots que le projet qu’il avait en tête, en mettant à son service une équipe de musiciens expérimentés (l’ancien batteur de K2R Riddim, l’ex-bassiste d’Exode…). Entre eux, le courant est si bien passé qu’au delà de l’album, cette aventure commune se prolonge sur scène.
Ismaël Wonder SOS (L’assospikante/Microkosmo) 2009
En concert à Paris au Centre Curial le 30 janvier 2010