Vu d'ailleurs Février 2010

La famille Gainsbourg s’éclate : l’album de Charlotte est sorti aux États-Unis, là où maman Jane donnait des concerts, tandis que le biopic consacré à papa Serge s’apprête à conquérir l’Europe.

Le printemps des Gainsbourg

La famille Gainsbourg s’éclate : l’album de Charlotte est sorti aux États-Unis, là où maman Jane donnait des concerts, tandis que le biopic consacré à papa Serge s’apprête à conquérir l’Europe.


Charlotte Gainsbourg

, la fille de Serge, est en train de se faire un (pré)nom en Amérique. Son récent film Antéchrist (du réalisateur danois Lars Von Trier) a créé le scandale il y a quelques mois, et c’est en chanteuse qu’elle revient aujourd’hui. Sorti fin 2009, l’album IRM (Because/Warner) est déjà un succès en Europe – 4e en France, 8e en Belgique, 13e en Grèce, 28e en Suisse, 39e au Danemark, 46e en Suède, 62e en Grande-Bretagne.

En 2010, IRM démarre au Japon (80e) et aux États-Unis (69e). "Elle a enregistré son dernier album, son premier avec Beck à la production, à Los Angeles cependant qu’elle tournait en Allemagne le film de Lars Von Trier Antichrist." (Spinner, États-Unis, 19/2). "Vingt années ont passées entre le premier et le deuxième album" (ndlr : en réalité le troisième) de l’ex-ado effrontée, "et elle s’est rarement produite en concert. Mais au moins, elle n’a jamais eu besoin de faire de la musique pour manger", observe L.A. Weekly (États-Unis, 28/1). "En faisant de la musique, je veux me référer à lui (son père, Serge – ndr) mais je veux aussi trouver mon propre chemin", explique-t-elle dans une interview au Time (États-Unis, 1/2).

Pendant ce temps, le supplément féminin du Times (Grande-Bretagne, 20/2) se demande, au sujet de sa mère, Jane Birkin, "comment paraître cool à 63 ans". C’est simple : fourmiller de projets et ne garder de la jeunesse que l’émerveillement et la foi inoxydable.

Début février, Jane Birkin chantait aux États-Unis, "des chansons d’Enfants d’hiver, son album le plus récent, aussi bien que de vieux standards de ses années Gainsbourg" (City Guide New York, février 2010). Outre deux concerts à New York, elle s’est aussi produite à l’ambassade de France à Washington, où elle a "émerveillé une salle pleine de 300 fans ayant bravé le blizzard" (Washington Post, 11/2). Ce soir-là, "c’était la toute première visite de Birkin à Washington" pour un concert.

Gainsbourg, vie héroïque, le film biographique (ou "biopic") consacré à Serge Gainsbourg (1928-1991), n’a pas encore traversé l’Atlantique. En France, il "est joué dans 511 salles et a déjà généré 4 millions de dollars" de recettes, note Screendaily.com, portail web américain consacré à l’industrie du cinéma (28/1). "La production française sortira ce week-end en Belgique (le 30 janvier dernier – ndr), le 18 mars en Russie, le 15 avril aux Pays-Bas et le 15 juillet en Allemagne". Pour La Dernière Heure (Belgique, 2/2), "il y a longtemps que les Français ne s’étaient plus aventurés dans un projet aussi ambitieux. Retracer la vie de Serge Gainsbourg à la fois par le dessin (une superbe BD sortie chez Dargaud) et le cinéma – deux arts qu’il adorait plus que le chant – constitue une approche originale mais aussi osée, tant le risque de flirter avec la caricature est grand".

"Connu à l’étranger pour la ballade torride Je t’aime... moi non plus, Serge Gainsbourg bénéficie d’un statut quasi mythique en France", rappelle la BBC sur son site d’informations (28/1). "Sfar avoue ne pas avoir voulu écrire un biopic standard", préférant se focaliser sur quelques étapes-clés de la carrière de Gainsbourg : "son enfance dans un Paris sous occupation nazie ; son éveil musical dans les années 50 ; ses histoires d’amour avec Bardot et Birkin". Qu’on l’aime ou pas, le film de Joann Sfar partage ce point commun avec son illustre sujet : il ne laisse pas indifférent.

De près ou de loin, Gainsbourg a inspiré les jeunes artistes, comme peut-être Nouvelle Vague. Le groupe français était récemment en tournée de promotion aux États-Unis pour son troisième CD intitulé... 3, sorti l’été dernier en France chez PIAS. Le duo "fait toujours des arrangements lounge de morceaux new wave, remplaçant la clameur punky par de la guitare acoustique et des rythmes doux" (Washington Post, États-Unis, 18/2). "God Save The Queen des Sex Pistols, Heaven des Psychedelic Furs et Parade de Magazine font partie des reprises de cet album", note le San Jose Mercury News (États-Unis, 4/2).

Nouvelle Vague, qui "a vendu un demi million de ses deux premiers albums dans le monde", a pu tester ses nouvelles créations début 2010 lors d’une mini-tournée nord-américaine, qui a notamment fait étape à Washington, Salt Lake City, Santa Cruz, San Francisco et la Nouvelle-Orléans.