Arno
Le chanteur internationalement belge Arno a choisi Bruxelles comme toile de fond pour son nouvel album Brussld. Une ville cosmopolite pour un disque pluriel où se côtoient hymnes rock ténébreux, chansons festives et délicats bijoux taillés dans l’émotion pure. Un cocktail comme seul sait les préparer le bluesman francophone.
Brussld
Le chanteur internationalement belge Arno a choisi Bruxelles comme toile de fond pour son nouvel album Brussld. Une ville cosmopolite pour un disque pluriel où se côtoient hymnes rock ténébreux, chansons festives et délicats bijoux taillés dans l’émotion pure. Un cocktail comme seul sait les préparer le bluesman francophone.
Comme on dit dans les services marketing, Arno est un artiste "clivant". Comprenez, on aime ou on déteste, diamétralement, sans consensus possible. Sa voix râpeuse, son débit incertain, ses propos aussi poétiques qu’obscurs charment ou repoussent. Avec Brussld, le onzième album solo du Belge, devrait conforter chacun des deux camps.
Arno propose un disque sombre à l’image de l’inaugural Black Dog Day et de ses solos de guitare inquiétants. La plus belle Mademoiselle du quartier se déhanche dans une fête foraine en pleine décadence. L’artiste balance un rock sale où les synthés se font vicieux (God save the kiss) et où les titres à boire (Le lundi on reste au lit) ont un goût de gueule de bois. Mais Arno est un malin. Il alterne chaque accès de noirceur avec une parenthèse d’humanité qui n’en devient que plus poignante.
Même sans comprendre le sens profond de Quelqu’un a touché ma femme, son ton écorché et son orchestration épurée n’en finissent de bouleverser. Sous ses airs d’autiste, le chanteur s’impose comme un magnifique conteur du quotidien. D’une image, d’une scène, il vous crée un chef d’œuvre. Elle pense quand elle danse : trois minutes de pure émotion en forme de déclaration d’amour à la gente féminine. Et des déclarations d’amour, Arno en distribue à tout va comme sur ce jubilatoire Brussels, un hymne écrit pour faire communier toutes les communautés sur la même piste de danse.
Après trente-cinq ans de carrière, Arno ne s’est pas affadi, "variétisé" ou caricaturé. Avec Brussld, on peut même affirmer qu’il s’est bonifié. Et tant pis pour les abstinents !
Arno Brussld (Naïve) 2010.
Tournée française du 18 au 29 mai et en concert le 1er juin à Paris au Casino de Paris.
