Alizée, retour électro chic

Après deux ans d’absence et un troisième album au succès mitigé, Alizée change légèrement de cap. La chanteuse corse s’est entourée de la jeune garde de l’électro parisienne pour accoucher de ce disque, Une Enfant du Siècle, plus sombre et nappé de synthétiseurs vintage. Virage branché diront certains, même si, à 25 ans, l’ex-Lolita affirme n’avoir fait que "grandir" avec son public. Entretien.

Quatrième album

Après deux ans d’absence et un troisième album au succès mitigé, Alizée change légèrement de cap. La chanteuse corse s’est entourée de la jeune garde de l’électro parisienne pour accoucher de ce disque, Une Enfant du Siècle, plus sombre et nappé de synthétiseurs vintage. Virage branché diront certains, même si, à 25 ans, l’ex-Lolita affirme n’avoir fait que "grandir" avec son public. Entretien.

RFI Musique : Pour cet album, vous avez pris le parti de travailler avec le label Institubes ou Château Marmont, des artistes électro plutôt pointus. Pourquoi ce choix ?
Alizée : Depuis le précédent album, Psychédélices, je produis mes disques, m’entoure de personnes dont les propositions me correspondent. Il y a trois ans, j’avais fait remixer mon single Fixty Sixty (écrit par Jean Fauque, ndlr) par David Rubato, l’un des producteurs du label Institubes. D’où ma rencontre avec Jean-René Etienne, patron du label, avec qui j’ai imaginé un album différent, plus narratif. Ce devait être originellement un EP, mais la rencontre avec les autres producteurs de l’album, Tahiti Boy, Rob, Tacteel, a abouti à cet album.

C’est un choix qui vous éloigne un peu de la variété populaire de vos débuts…
Oui, mais Une enfant du siècle reste tout de même un album variété. La marque Alizée est populaire, et je n’ai pas envie de perdre cela. Je trouvais plus intéressant de mélanger les deux univers, sans devoir changer ma voix. Je voulais sortir de cette c

atégorisation idiote trop répandue ici : mainstream d’un côté, élitiste branché de l’autre. Un groupe comme Château Marmont ne devrait pas rester cantonné à l’underground.

Est-ce donc une manière pour vous de mettre la lumière sur ces artistes ?
Je pense qu’ils demandent à être plus visibles auprès du grand public. En tant que mélodistes, ils ne sont pas très loin de Mylène Farmer, par exemple. C’est dans la production qu’ils se distinguent de l’univers de la variété. Et c’est tant mieux : la variété française a du mal à se renouveler je trouve. J’espère qu’après cet album, d’autres artistes grand public voudront travailler avec eux.

Le ton de l’album est moins léger, plus nostalgique qu’avant. N’avez-vous pas peur d’égarer votre public ?
Pas vraiment. Je me dis que le public qui avait quinze ans comme moi à mes débuts a lui aussi évolué. J’ai rencontré une partie de mon public récemment à Paris. Trois heures et demie de dédicaces, pendant lesquelles les gens - des fans de longue date qui avaient tous mes disques à faire dédicacer - m’ont répété que c’était mon meilleur album. Je me suis séparée de mes producteurs (Mylène Farmer et Laurent Boutonnat, ndlr), parce que musicalement cela ne correspondait plus à ce que j’avais envie de chanter et ce que j’écoutais en tant que public. Aujourd’hui, j’écoute mon dernier album sur mon ipod, dans ma voiture. C’est la première fois en dix ans de carrière.

Votre album sort en France… et au Mexique. D’où vient ce succès si particulier là-bas ?
Cela date d’avant mon troisième album. J’avais mis en ligne une vidéo sur laquelle je reprenais Madonna. Des internautes mexicains l’ont relayé, et j’ai été contactée un peu plus tard par la maison de disque locale, qui souhaitait que mon troisième disque paraisse dans le pays. Ce que l’on appelle aujourd’hui un buzz internet. Une tournée aura lieu d’ailleurs à la fin de l’année dans tout le Mexique. Entre le public mexicain et moi, c’est une relation un peu passionnelle.

 Lire la chronique album
 Alizée
 Une Enfant du siècle

- 08/09/2016

Alizée Une enfant du siècle (Wisteria Song / Jive Epic) 2010

En tournée en France à la fin de l’année

- 08/09/2016