Zaz, fée gouailleuse

Un grain de voix unique et une belle énergie révèlent toutes les promesses de Zaz, contenues dans un premier disque au swing gonflé de bonne humeur.

 

Quel point commun relie les mines de sel de Colombie, la Sibérie, la Place du Tertre et le Fuji Rock Festival au Japon ? Trois lettres, deux fois la dernière de l’alphabet autour de la première, nom d’artiste en boucle, lisible en miroir : ZAZ. Zaz, alias Isabelle Geffroy, bout de femme pétillante au talent voyageur, rassemble ses tours du monde en chanson, ses expériences au sein d’un orchestre basque, ses itinérances, dans le creux de sa voix. Car son timbre cassé, charnel, mutin, reconnaissable entre mille mais pas très éloigné de celui d’une Piaf, reste sa signature, qui contient en elle toute la bonne humeur de cette fée gouailleuse.

 

Pour le reste, Zaz la saltimbanque surfe sur un swing suranné ambiance jazz musette, la chaloupe des guitares, le binaire des contrebasses, pour déployer à l’envi des textes empreints de nostalgie, de rage de vivre, de fraîcheur, de franchise, de cabarets. Dans ce premier album éponyme, elle scatte, trompette, dessine les rues d’un vieux Paris, d’un Montmartre disparu, revisité au goût actuel.

Son talent n’est pas passé inaperçu : lors de sa résidence au Sentier des Halles, un spectateur de luxe s’éprend de ses grains de voix et de folie... Raphaël (le vrai, celui qui tourne des clips par moins 10°C sur le toit d’un immeuble !), lui propose une collaboration et signe, sur sa galette, trois chansons. En bref, Zaz se révèle prometteuse, si toutefois ses belles idées ne se laissent pas happer par les conventions de ses propres clichés.

 

Zaz Zaz (Sony Music) 2010

En concert le 1er juin au Café de la danse, à Paris