Yannick Noah, une aura sans <i>Frontières</i>
Personnalité préférée des Français depuis 2004, le chanteur Yannick Noah, cinquante ans, vient de sortir un nouveau disque dans lequel il exprime son envie d’abolir les Frontières. Inspiré par son exil américain, l’ex-tennisman devenu chanteur métisse sa variété sucrée de soupçons de blues ou de funk.
Septième album
Personnalité préférée des Français depuis 2004, le chanteur Yannick Noah, cinquante ans, vient de sortir un nouveau disque dans lequel il exprime son envie d’abolir les Frontières. Inspiré par son exil américain, l’ex-tennisman devenu chanteur métisse sa variété sucrée de soupçons de blues ou de funk.
Frontières, le nouvel album de Yannick Noah, connaîtra-t-il le même succès que son précédent disque, Charango (2006), vendu à plus d’1,3 million d’exemplaires ? Exilé à New York depuis deux ans, Yannick Noah ouvre son album par Ma pomme, une déclaration d’amour quasi funky à sa nouvelle patrie américaine, "Ni Douala, ni Paris mais ici je suis chez moi aussi", chante la personnalité préférée des Français. Il enchaîne avec un hymne à la liberté de circulation, No one’s Land. S’il vit à New York, pourquoi d’autres n’auraient pas le droit sacré de circuler ?
Le ton est donné : dans ce nouveau disque, Yannick Noah, le "chanteur-citoyen" souhaite l’abolition des frontières, la suppression des visas et l’émergence d’une conscience individuelle forte. Des thématiques pas aussi consensuelles qu’il n’y paraît, sur des paroles et mélodies par contre toujours très grand public.
Une tournée des prisons
Dans le fond et dans la forme, l’exil américain de Yannick Noah semble l’inspirer. Il consacre par exemple une chanson (Dans le Rio Grande), aux immigrés mexicains qui tentent leur chance aux États-Unis. Il teinte sa variété française, tendance reggae, de musique populaire américaine : on entend du funk, du blues ou du folk dans ce disque. L’ex-tennisman s’incline aussi devant les grandes figures de la culture noire, comme Angela Davis, la défenseuse des droits civiques, le révérend Martin Luther King ou le Président américain Barack Obama.
Alors, militant, Yannick Noah ? A sa façon : figure apparemment très consensuelle, Noah s’est cependant engagé discrètement tout au long de sa carrière pour des causes pas forcément "médiatiques". Il parraine l’association Fête le Mur, qui prône l’insertion sociale par le tennis dans les quartiers sensibles ou une association créée par sa mère en 1988, les Enfants de la Terre, qui entoure les enfants en difficulté.
En juillet 2010, au lieu d’entonner la traditionnelle tournée des festivals d’été, le chanteur a choisi de se produire en prison, pour un "Carceral Tour", qui l’a emmené aux Baumettes de Marseille et dans sept autres centres pénitentiaires, dans toute la France. Yannick Noah avait déjà joué en prison : c’était il y a deux ans, dans la cour de Fleury-Mérogis. Cette expérience l’a encouragé à contacter l’administration pénitentiaire pour lui soumettre son idée de tournée. Une démarche peu courante et réussie, qui confirme l’aura de Noah, sa volonté d’abolir les frontières et son combat personnel pour un monde meilleur.
Yannick Noah Frontières (Columbia / Sony music) 2010
En concert le 25 septembre 2010 au Stade de France, près de Paris, puis en tournée jusqu’en juin 2011.