Musiques du monde dans un jardin

Des voix de femmes à l'honneur

15/11/2010 -  Paris - 

Les musiques du monde sont autant de fenêtres sur des cultures diverses et variées. Ce soir au Jardin de l'Hôtel de Montesquiou à Paris, de belles voix féminines se sont succédées sur scène : Amel Mathouthi (Tunisie), Zahra Hindi (Maroc), Yael Naim (Israël), Asa (Nigeria) et Annie-Flore Batchiellilys (Gabon). Le charme, la grâce, l'énergie et le talent furent au rendez-vous, pour le plus grand plaisir du public.

Musiques du monde et voix de femme, voici le programme que proposait ce jeudi soir RFI et CulturesFrance. Un peu avant 19h, c'est la jeune tunisienne Amel Mathlouthi qui débute ce concert.

Avec sa guitare et sa voix envoûtante, la jeune femme au regard intense, chante des mélopées en dialecte tunisien. "Song-writing" ou "protest song", c'est de l'autre côté de l'Atlantique qu'Amel a sans aucun doute trouvé ses modèles. Comme sa consœur, la marocaine Hindi Zahra, qui dans un autre genre propose une alternative à la musique maghrébine stéréotypée. Une bonne dose de reggae, de funk, quelque notes de jazz, la jeune Berbère se joue des étiquettes. Malgré un répertoire quelque peu uniforme, elle réussit à faire bouger le public peu enclin pour l'heure à se relever de la belle pelouse de l'Hôtel de Montesquiou.

Au crépuscule, quand la lumière devient bleutée, la fragile Yael Naim, Israélienne de cœur et Française de naissance, monte sur scène. Alors qu'elle est en train de finaliser son premier album solo qui sortira fin septembre sur le label Tôt ou tard, la jeune femme propose au public ses nouvelles chansons, en hébreu et en anglais avec quelques rares incursions du côté de la langue de Molière. Servies par une voix aérienne, gageons que ces chansons devraient enchanter les amateurs de folk cross over, à la manière d'une Keren Ann ou d'une Noa.

Après ces trois chanteuses francophones, la jeune Asà originaire du Nigeria et auteure de la fameuse chanson Eye Adaba est venue elle aussi montrer ses talents dans le domaine pop folk. Signée pour son premier album chez Naïve (à paraître en octobre), Asà a assuré sa place parmi les belles voix de la soirée. Et cela, juste avant que la chanteuse gabonaise Annie-Flore Batchiellilys n'investisse avec ses musiciens et choristes la scène pour un set final assez envoûtant. De la tradition de son pays, elle reprend à son compte l'authenticité, du jazz, la spontanéité et les envolées vocales. Annie-Flore est littéralement habitée par la musique. Sa présence scénique est exceptionnelle. Une expérience qu'elle pourra renouveler rapidement le 3 juillet prochain au Petit Journal Montparnasse puis en janvier 2008 à l'Olympia.

Valérie Passelègue