Medi, globe-trotter soul

Connu pour être le batteur du bouillonnant Charlie Winston, le Français Medi s’affirme aujourd’hui en solo avec un disque de soul racé et nerveux, You Got Me (moving), enregistré à Los Angeles sur les traces de ses idoles. Rencontre avec un musicien complet, chanteur et multi-instrumentiste au parcours peu commun.

Deuxième album, You Got Me (moving)

Connu pour être le batteur du bouillonnant Charlie Winston, le Français Medi s’affirme aujourd’hui en solo avec un disque de soul racé et nerveux, You Got Me (moving), enregistré à Los Angeles sur les traces de ses idoles. Rencontre avec un musicien complet, chanteur et multi-instrumentiste au parcours peu commun.

À peine revenu d’une tournée de presque deux ans avec son ami et complice Charlie Winston, Medi vit aujourd’hui retranché dans son vaste studio du 11e arrondissement de Paris. "J’y suis tous les jours en ce moment avec mes musiciens, pour répéter", explique-t-il. Délesté du Medicine Show pour ce nouvel album, ce trentenaire originaire de Nice se présente désormais seul, en son nom propre, comme pour marquer le coup. "Medi and the Medicine Show n’a jamais été un groupe, juste un nom fictif que je m’étais trouvé à mes débuts en solo, explique-t-il. C’est ensuite devenu un groupe de scène. Aujourd’hui, j’ai décidé de lever l’ambiguïté…"

Peu connaissent encore ce garçon aux cheveux longs et au look seventies, aperçu derrière sa batterie lors des shows électriques de Charlie Winston. Un premier essai plutôt rock en 2006 et, surtout, de nombreuses premières parties prestigieuses (Duffy, Supergrass), lui assurent une petite réputation. Enthousiasmé par son premier single, How Would You Do It, Marc Thonon, patron du label Atmosphérique, permet à Medi d’enregistrer son second disque à Los Angeles, chez le très réputé producteur Tony Berg (Beck, Black Rebel Motorcyle Club). "Nous sommes restés quatre jours dans son salon à ne faire que jouer les chansons, discuter des paroles, du style. Un homme brillant doté d’une incroyable culture musicale."

Dans le studio personnel de Tony, les deux hommes ont accouché ensemble de cet album imprégné de soul américaine, du mythique label Stax aux claviers de Stevie Wonder. "L’ambiance était très détendue, californienne. On enregistrait sur une console utilisée par John Lennon, des guitares jouées autrefois par Steve Cropper, une de mes idoles." Air du temps oblige (Ben l’Oncle Soul ?), le son de ce nouvel essai est on ne peut plus vintage, centré sur le groove et la batterie, son "instrument de prédilection".

Un passé hollywoodien

Aujourd’hui dans l’antichambre du succès en France, Medi aurait pu vivre un tout autre destin. Ce globe-trotter, partagé entre le Conservatoire, les concerts de rue du Vieux-Nice et les séjours à Londres, croise un jour la route de Dave Stewart, du groupe Eurythmics. "Un film hollywoodien : à 21 ans, je joue devant lui sur une plage privée, et me retrouve quelques semaines plus tard à enregistrer un album, à Londres."

Le jeune homme loge alors dans des hôtels de luxe, côtoie la jet-set et se retrouve même à assurer les chœurs pour U2. Pourtant, l’expérience initiatique tourne court après quelques mois. Le label de Dave Stewart fait faillite, et Medi revient en France, un premier album sous le bras, sans argent ni maison de disque. "J’aime l’idée que toute cette période avec Dave soit derrière moi, reconnaît-il. On se revoit de temps en temps, mais je trace désormais ma route." Sans strass ni paillettes, le chemin ouvert avec ce deuxième album s’annonce long et singulier. 

Medi You Got Me (moving) (Atmosphériques) 2011

En concert au Midem le 23 janvier.