Anis swingue en studio
Un nouveau disque à la rentrée
08/02/2011 -
Le chanteur de Cergy et de Reggablues est en train de finaliser son prochain album. Le deuxième et demi après le sept titres Gadjo décalé en 2003 et La Chance, qui avait lancé sa carrière en 2005. RFI Musique a joué les petites souris au studio Badabing, à Paris, pour croquer l’ambiance et glaner quelques infos sur cette galette, qui devrait sortir en septembre.
Il y a du monde cet après-midi là à Badabing, tout jeune studio parisien niché sur les hauteurs de Belleville...
Tous les musiciens clé du prochain album d’Anis sont là : Jidé à la basse, Olivier et Thibault aux guitares et Cyril à la batterie. Pas de chant ni de micro pour Anis, mais du piano et… des tongs, pour se sentir à l’aise. La mission du jour : travailler à fond la rythmique d’un titre.
En avant donc les instruments et les prises multiples pour trouver le swing qui convient. "Là c’était super le truc que tu as fait à la guitare, on aurait dit des cuivres, ça m’a donné des frissons !", "le roulement de batterie, il faut le faire encore plus pêchu", "allez, plus nerveux encore le rythme les gars !" : Anis profite de chaque interruption pour dire à ses musiciens ce qu’il veut exactement, sur un ton toujours assez rigolard.
L’atmosphère est relax, les uns et les autres se charrient pour savoir qui est désaccordé ou qui a fait une bourde d’accord ou de cadence. Derrière la vitre, le réalisateur Jean-Pierre Sluys (Vincent Delerm, Bumcello, Polar… ) participe en balançant remarques et blagues dans les casques. Ça rigole et puis ça reprend, inlassablement le même morceau, avec sa basse malicieuse, ses riffs de guitares ensoleillés, sa batterie tour à tour soft puis excitée et son piano sautillant.
Les changements sont impressionnistes mais extrêmement importants pour Anis, qui a pris de la bouteille depuis l’enregistrement de La Chance en 2005. "Je fais plus attention aux mélodies maintenant, explique-t-il. C’est la grande différence avec le premier album." Il enchaîne sur les couleurs de ces mélodies : "Je suis revenu à mes amours musicaux d’adolescence, avec du reggae, du rock-steady, du ska, quelques morceaux qui envoient avec d’autres groove, clins d’œil au rock et au hip hop, qui font aussi partie de la culture du gars de trente ans que je suis."
Un duo avec Oxmo Puccino
Avoir pris de la bouteille, c’est aussi pouvoir s’offrir des collaborations : un duo avec le rappeur français Oxmo Puccino sur un vieux blues, quelques jeux de guitare de Philippe Wampas et de Petit Louis, du groupe de reggae Jim Murple Memorial. "J’ai eu le temps d’anticiper cette fois-ci, alors je me suis fait plaisir et j’ai choisi avec qui j’allais travailler."
Mi mai, 30% de l’album étaient encore à terminer. Dont les paroles du titre joué en boucle. "Je ne me fais pas de soucis, on a bien avancé et une fois que j’ai les instrus, le reste vient tout seul." Au moment de déjeuner, au restaurant, Anis trouve les frites maison tellement bonnes qu’il songe une seconde à s’en inspirer pour écrire. Cela ne serait finalement pas si surprenant venant de lui, qui aime poser sa gouaille funky sur le quotidien et ses pt’its détails. "Pas mal de chansons raconteront des tranches de vie, d’autres parleront d’amour d’une façon un peu naïve, des Raggablues bis en quelque sorte."
Le chantre promet un opus moins autobiographique que le précédent : "J’ai gratté moins de textes à la première personne, j’ai enfin réussi à raconter des histoires en m’en extrayant". Mais il avoue quand même qu’il serait hypocrite de dire qu’il ne parle pas du tout de lui. En attendant de l’écouter pour en juger, les impatients peuvent aller se balader sur le blog d’Anis. Myriam, sa fidèle manageuse, y poste régulièrement des vidéos qui racontent les coulisses de l’enregistrement.
Fleur De la Haye
Le blog d’Anis : anis.over-blog.com