Kristo Numpuby fait son Brassens
Le grand Georges à la sauce africaine
14/02/2011 - Paris -
Ce mercredi midi, Kristo Numpuby était l'invité de Sylvain Biville sur Afrique Midi, émission phare de RFI qui décortique tous les jours l'actualité africaine. Un rien rebelle et plein de spontanéité, le chanteur musicien a parlé de son album Brassens en Afrique, sorti fin 2006. RFI Musique s'était glissé en studio pour en savoir plus sur cet hommage hors normes.
En entrant dans le studio d'Afrique Midi sur les coups de 14 heures, Kristo Numpuby est un peu tendu. Il enchaîne promo et répétition et le rythme de son emploi du temps ne va pas aller en diminuant car son album pique la curiosité des média.
Son projet - reprendre des classiques de Georges Brassens "à la sauce africaine", comme il dit - interpelle. Une fois installé et casqué, il se détend un peu et explique d'emblée à Sylvain Biville : "J'écoutais beaucoup Brassens quand j'étais enfant, au Cameroun. Comme sa musique est assez dépouillée, je n'entendais que les paroles, pas la guitare". Ce n'est que plus tard, quand Kristo se met justement à la guitare, vers 12 ans, qu'il se rend compte à quel point les chansons du moustachu sont rythmées.
Ainsi, quand son batteur Denis Tchangou lui propose en 2005 de faire un disque de reprises de Brassens, Kristo n'hésite pas. Ensemble, ils ont déjà façonné deux opus au nom de Kristo Numpuby. Les deux compères ont plein d'idées pour rendre un hommage africain au grand Georges. En avril 2005, ils les mettent à exécution et enregistrent Brassens en Afrique à Montreuil, en région parisienne. Résultat : Le Gorille est converti en sega malgache, Brave Margot en biguine teintée de m'balax et de makossa, tandis que Le Fossoyeur épouse le rythme ternaire du 6/8 malien…
Au milieu de cette track list pleine de surprises se trouve même une version sans instruments des Copains d'abord. Une version très "joufflue" puisque interprétée uniquement avec les doigts et les joues. Derrière le micro d'Afrique Midi, Kristo n'a d'ailleurs pas hésité à la jouer, bouche ouverte, joues gonflées et mains qui tapent dessus. Etonnant! En bref, même si des déclarations d'amour à Georges Brassens, il y en a eu l'an passé pour marquer les 25 ans de sa disparition, celui de Kristo Numpuby est sans doute le plus original.
Kristo Numpuby Brassens en Afrique (Lon Yes) 2006
En concert à Paris le 2 février dans le cadre de la Nuit du Baobab à la Péniche Blues Café et au New Morning le 31 mai 2007.
Fleur De la Haye