Été 67
Après quatre ans d’attente, le groupe liégeois Eté 67 publie enfin son deuxième album, Passer la frontière, concentré de folk-rock francophone authentique et parfaitement réjouissant.
Passer la frontière
Après quatre ans d’attente, le groupe liégeois Eté 67 publie enfin son deuxième album, Passer la frontière, concentré de folk-rock francophone authentique et parfaitement réjouissant.
Nous avions laissé Nicolas Michaux et sa bande en 2007, après un premier album éponyme soigné et prometteur, parfois très (trop ?) marqué par leurs parrains français de Louise Attaque. Réputé en Belgique mais encore inconnu en France, Été 67 reste donc pour beaucoup une découverte avec Passer la frontière.
Bonne nouvelle, ce dernier album tient la route et révèle un groupe au style personnel, plus radical dans ses choix, sans sacrifier la variété d’inspirations du premier opus. Aguerri à la scène après presque dix ans sur les routes, le groupe a enregistré dans les conditions du live. Un choix pertinent, tant les musiciens dégagent une impression de puissance et de maîtrise au fil du disque.
Toutes guitares dehors, la plupart des chansons puisent leur énergie dans la folk et le rock américains. Le titre Plus tôt que prévu réussit l’exploit d’allier la beauté nerveuse des Strokes avec la langue française, après tant de tentatives ratées chez les voisins hexagonaux. Passer la frontière et ses sonorités Americana rappelle avec bonheur Neil Young.
Les textes se jouent parfois des clichés de ce Far West fantasmé (Le cow-boy tout nu). Servis par une voix élégante et sans maniérisme, ils convoquent, souvent, les images nocturnes, le sordide sentimental (Crime passionnel) ou les romans policiers de Simenon (Romans de gare). À noter la présence d’Antoine Wielemans de Girls in Hawaii sur Une Vie Saine, parenthèse mélancolique d’un disque brut et chargé d’électricité.
Été 67 Passer la frontière (Pias) 2011
En tournée en France et en Belgique…