Tahiti 80

Affranchis de leur maison de disque, les membres de Tahiti 80 délivrent un album, The Past, The Present & The Possible, sur lequel les guitares s’inclinent face aux effets électroniques. Un opus parfois sombre, aux accents new wave.

Chaque album de Tahiti 80 se pose un peu en réaction au précédent. Si le précédent, Activity Center, se rapprochait de l’énergie scénique du groupe, avec ses arrangements simplifiés et ses sonorités brutes, le dernier opus de Tahiti 80, The Past, The Present & The Possible, délaisse les chansons construites sur l’inséparable duo basse-batterie pour n’utiliser les guitares qu’avec parcimonie.

Le groupe s’est agrandi, accueillant deux musiciens qui sont de tous les concerts, Julien Barbagallo et Raphaël Léger. De quoi renouveler un peu le quatuor de Rouen, qui existe depuis une quinzaine d’années. Le rock post punk et la new wave britanniques planent tout au long de cet album, le groupe s’est souvenu de Squeeze ou Wire.

Ainsi, Darlin’ évoque Soft Cell, qui serait repris façon soul par Gloria Jones. Solitary Bizness nous transporte sur la scène mancunienne des Stone Roses ou des Happy Mondays, Crack Up pourrait avoir les mêmes origines géographiques, mais façon Chemical Brothers. Le psychédélisme n’est jamais loin.

Et pourtant, The Past, The Present & The Possible est assez sombre. "C’est notre cinquième album, nous avons vieilli, nos préoccupations ont changé. Nous sommes dans une période étrange pour faire de la musique, entre crise du disque et consommation de plus en plus importante de musique" observe Xavier Boyer, le chanteur. C’est dans ces conditions que Tahiti 80 et sa maison de disque (Universal Music) ont divorcé à l’amiable, le groupe ayant créé son propre label, Human Sounds, petit clin d’œil aux Beach Boys. Une indépendance notamment possible grâce à leur infini succès au Japon.

Tahiti 80 The Past, The Present & The Possible (Human Sounds/Discograph) 2011.

En concert le 22 mars 2011 à Tokyo, le 7 avril au Bataclan (Paris), le 16 avril au Grand Mix (Tourcoing), le 3 mai à Munich, le 6 mai à Berlin.