Orchestre Poly-Rythmo
Vingt mois après ses premiers concerts hors d’Afrique qui l’ont sorti de l’oubli et d’une certaine forme de torpeur, l’Orchestre Poly-Rythmo parachève sa renaissance avec l’album Cotonou Club, gorgé de cet afro-funk stimulant sur lequel la formation béninoise a construit sa réputation.
Cotonou Club
Vingt mois après ses premiers concerts hors d’Afrique qui l’ont sorti de l’oubli et d’une certaine forme de torpeur, l’Orchestre Poly-Rythmo parachève sa renaissance avec l’album Cotonou Club, gorgé de cet afro-funk stimulant sur lequel la formation béninoise a construit sa réputation.
Des cuivres explosifs qui rappellent que le Nigeria de Fela leur a été familier, des guitares à la mode ghanéenne (à moins que ce ne soient leurs nièces congolaises ?), le tout dans un esprit funky : avec le bien nommé Ne te fâche pas aussi décapant qu’un grand verre de Coca-Cola frais au réveil, Cotonou Club démarre sur les chapeaux de roues.
Difficile d’imaginer que la locomotive de ce TGV qu’est le Poly-Rythmo a été mise en service en 1968 et que ses mécaniciens historiques font partie du "troisième âge". Le regain d’attention dont les membres de cet orchestre font l’objet depuis quelques années les a même sûrement rajeunis, et ils ne se sont pas fait prier pour entrer en studio au cours d’un séjour en France, entre deux concerts.
S’ils savent à peu près tout jouer, comme le laisse deviner leur nom, le domaine dans lequel ils s’expriment ici s’apparente à l’afro-funk, point de convergence de tout un faisceau d’influences. Parfois, la touche latine est près prononcée comme dans Koumi Dede. La reprise de Von Vo Nono rend hommage à son interprète Gnonnas Pedro, l’un des artistes béninois les plus réputés, tombé dans la marmite afro-cubaine et qui fit partie du collectif Africando à la fin de sa carrière.
Sur Gbeti Madjro, un titre qui a voyagé dans les pays voisins où le souvenir du Poly-Rythmo reste vivace, c’est comme si James Brown se livrait à un jerk en courant à la vitesse du sprinter Usain Bolt. La participation de leur compatriote Angélique Kidjo au micro n’a rien d’artificiel, une photo d’époque dans le coffret est là pour le souligner.
Une édition limitée de Cotonou Club prolonge le plaisir en proposant un CD qui rassemble des versions live, des vidéos, des interviews. Une façon de mieux connaître encore ce groupe attachant et de réparer cette forme d’injustice dont il a été victime en restant trop longtemps à l’écart de la scène internationale.
Orchestre Poly-Rythmo Cotonou Club (Sons d’Ailleurs/Universal) 2011
En concert au Casino de Paris le 20 avril et au Printemps de Bourges le 24 avril.